L'histoire :
Après une longue période d’hibernation, Arq s’est enfui de la base scientifique où il servait de cobaye en tant qu’unique représentant d’une race inconnue. Les études dont il fait l’objet on prouvées qu’il contient dans son corps un monde entier, avec sa faune, sa flore, ses habitants. Depuis son réveil, de grands bouleversements climatiques en modifient radicalement l’écosystème. Les 5 personnages dont l’existence a été « téléchargée » en lui au cours d’expériences médicales en subissent de plein fouet les conséquences, via une pluie étrange qui modifie tout ce qu’elle touche. La grossesse d’Allana progresse à une vitesse effarante. Julian se découvre une capacité à transformer son corps à son gré et à volonté. Travis, aveugle depuis de nombreuses années, retrouve la vue. Laura a échappé à toute modification en vivant dans un monde souterrain. Montana, quant à lui, est le seul à n’avoir subi aucun changement. Tous se dirigent, sans le savoir, vers le cœur du territoire du peuple Demite qui a élu Travis pour Dieu. Le monde d’Arq commence à livrer ses secrets à ses nouveaux habitants qui s’adaptent petit à petit à leur nouvelle vie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Andréas, scénariste, dessinateur et coloriste d’Arq, n’est pas humain. Aucun cerveau commun, composé de synapses et neurones, ne peut construire un tel scénario ! Le monde qu’il crée, autour de nombreuses séries (Capricorne, Mobilis, Crommwel Stone, …) est inouï, incroyablement riche et complexe, tout en restant parfaitement compréhensible, car soumis à des lois claires et une logique imparable. Le moins qu’on puisse dire, c’est que pour Arq, il se surpasse ! Il faut lire les 8 tomes qui composent cette série pour constater l’ampleur de son talent. Il pousse à l’extrême son idée de départ et développe un scénario incroyablement tortueux. Ses personnages sont totalement crédibles dans leurs réactions, leurs comportements, leurs sentiments. Pour faire passer cette histoire « jouissivement » alambiquée, Andréas utilise intelligemment un style justement extrêmement simple, clair et précis. Aucun néologisme « science-fictionesque » ne pollue son univers. Et cela rend la série tout à fait abordable par le commun des mortels, ce qui n’est pas le cas de toutes les BD parlant de mondes étranges. Au dessin, il fait également preuve d’une inventivité sans pareille. Son découpage est des plus sophistiqués (notamment, les 13 premières planches, très inventives). Recherchée, sa mise en couleurs nous fait admirer des ambiances qui varient au gé des pages. On lit Arq, on le relit, et on ne s’en lasse pas. Andréas crée tout simplement peut-être ce qui se fait de mieux dans ce style, malgré tout très abordable.