L'histoire :
Trois nains de Blanche Neige toquent à la porte de Jean-Marc Marque, conseiller d’orientation et spécialiste en développement personnel. Installés sur des chaises de l’autre côté de son bureau, ils lui expliquent qu’ils veulent se lancer dans une carrière solo, mais à trois. Sans les quatre autres, quoi, ni cette chaudasse de Blanche Neige. Et ils consultent pour déterminer quelle branche leur conviendrait le mieux. L’un propose de faire du « pornain » (du porno avec des nains…), ce qui semble effectivement une reconversion judicieuse pour le conseiller. Mais les nains ne veulent surtout plus se taper Blanche Neige dans leurs productions. Alors qui pour la remplacer ? Pocahontas ? L’un des nains propose qu’ils s’associent aux 101 Dalmatiens. Problème : 101, c’est pas divisible par 3. Alors le conseiller propose de recruter en plus le clochard, dans la Belle et le Clochard, étant donné que ça merde sévère entre ces deux-là. Car 102, cette fois, c’est bien divisible par 3 ! Les nains repartent ravis. Le conseiller referme sa porte satisfait de cette affaire rondement menée, bien qu’il doute du bien-fondée de cette idée débile : du porno avec des nains et des chiens ! Heureusement qu’il n’a pas voulu recevoir les 4 autres qui voulaient reformer les Beatles…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nicolas Poupon maîtrise un style de dessin caricatural, expressif et dynamique, un modèle du genre. Il est bizarre qu’il ne le mette pas à profit de grandes aventures « de genre » qui lui donneraient l’opportunité de mettre en scène des tas de personnages en action face à des destins épiques. Au lieu de cela, il se cantonne à l’aire grisâtre et fermée d’un bureau administratif, dans lequel son personnage récurrent de Jean-Marc Marque, conseiller d’orientation et en développement personnel, reçoit des clients contrariés par leur avenir incertain. Défilent ainsi les nains de Blanche Neige, un chauffard meurtrier, un lapin qui a tué un chasseur, un djihadiste, les 7 mercenaires ou un éléphant rose (liste non exhaustive). Si le point de départ peut paraître original, la teneur des discussions finit rapidement par lasser. Les cas varient certes (ou pas, dans le cas des « running-gags…), mais la tournure des débats se permet trop de jeux rhétoriques, plus qu’humoristiques, aux sujets de fond un peu creux. La discussion tourne même parfois au vinaigre vraiment borderline, comme avec ce réfugié noir qui sort tout mouillé de l’eau avec une bouée canard autour de la taille. Le sketch de la Terre, qui se plaint d’avoir trop chaud, se place néanmoins subtilement dans « l’air du temps »…
