L'histoire :
Holmes et Watson ont rapporté un souvenir quelque peu encombrant de leur dernier périple aux Indes : un éléphant prénommé Harold, qui terrorise les londonien et pioche sans vergogne dans les étales de pommes du maraicher de Baker Street. Aussi ont-ils la bonne idée d’en confier la garde à leurs amis du Club des sports dangereux (voir tome 2), où Harold peut s’adonner à sa passion naissante pour le rugby. Cela fait, les soirées d’hiver peuvent paraître longues… surtout lorsqu’il n’y a aucune enquête à se mettre sous la dent. Or sans occupation intellectuelle, Homes devient comme enragé. Watson est même obligé de tirer les vers du nez de l’inspecteur Lestrade, en visite de courtoisie, pour lui faire avouer une affaire non élucidée de seconde zone. En effet, des documents disparaissent dans différentes casernes du pays : certains sans importances, d’autres top-secrets, étrangement sans distinction. Il n’en faut pas plus pour émoustiller Holmes. Après une brève visite au sein d’une caserne, il constate que des documents d’une importance stratégique ont simultanément disparu en compagnie du menu du mess ! Holmes a aussitôt un début de piste : il lui faut trouver un cirque…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Oui ! Ils sont de retour ! Après 6 ans d’absence, qui ont fait croire au tarissement de cette exquise série humoristique, nos deux inséparables héros reviennent avec une petite énigme rigolote. En effet, l’affaire de la disparition des dossiers militaires (explicitée ci-dessus) passe par l’intervention d’un témoin peu banal : un cheval qui compte (d’où le titre). Et voici notre détective, dans toute sa clairvoyance, qui nous dévoile le plus vraisemblablement du monde une ficelle de dompteurs d’animaux savants. La démonstration est habile, originale, limpide et légère… à défaut d’être véritablement consistante. Car en cette période de disette investigatrice, on sent que les méninges du grand Sherlock ne tournent qu’à 50% de leur potentiel. Il en va de même avec cette enquête, qui aurait très bien pu ne couvrir qu’une moitié d’album… et qui en occupe finalement 75%, en rallongeant la sauce de-ci de-là. Le dernier quart étant réservé à 4 histoires courtes et d’intérêt discutable, initialement publiées dans Pavillon rouge (feu le périodique de Delcourt). Cela dit, on accepte bien volontiers le rabe, afin de se délecter jusqu’à la lie du talent de Nicolas Barral pour croquer Jeremy Brett (le Holmes du feuilleton british qui passait à la téloche dans les années 80 !) avec un impact zygomatique certain…