L'histoire :
Pendant qu’à la radio, on parle du vol du diamant de l’émir du Koweit, Magenta s’agite sur son partenaire, elle dessus. Normal pour une dominatrice de sa trempe. Dans son écrin, « l’œil des dieux » semble inoffensif, malgré la légende qui court sur lui. Malheureusement pour le complice de la belle créature, la pierre lui sera fatale, Magenta n’est pas partageuse. Une fois dans la rue, elle hèle un taxi pour se rendre sur le port où elle compte embarquer discrètement sur le Lady Luck. Quitter le pays sera plus simple par la mer, pense-t-elle. Mais le comité d’accueil qui l’attend sur le bateau n’est pas tout à fait de cet avis. Sous la menace d’une arme, elle se laisse mener devant une assemblée d’hommes suffisamment influents pour lui offrir la chaise électrique si elle n’accepte pas le deal qu’ils proposent. Le sénateur Kardon organise une soirée à laquelle elle devra se rendre pour enquêter sur ses mœurs et comprendre pourquoi les amants de sa défunte épouse ont tous disparu. Enfin, elle devra retrouver l’agent Newton envoyé il y a un mois pour une mission semblable, introuvable depuis lors…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
D’entrée, c’est super chaud. Après la superbe couverture en forme d’invitation démoniaque, Magenta présente ses atouts plantureux surmontés d’un visage de garce impitoyable. Si elle a un code de l’honneur, il ne passe par aucun des dix commandements… et le trait de Nik Guerra l’accompagne dans ce sens. Présenté comme un polar aussi sanglant qu’excitant, le scénario de Celestino Pes est en fait le décor éthéré d’une BD porno crue, provocatrice et libérée, comme l’héroïne. L’intensité du noir et blanc très contrasté s’accorde au mieux avec la vivacité de l’action. C’est nerveux et tendu (sic)… et une ribambelle de seconds rôles passe par les mains expertes de Magenta, sorte de succube cynique qui accumule autant de meurtres que de fellations. Axée sur un fétichisme classique (talons hauts, porte jarretelles et cuir de rigueur), la dimension sado maso est explorée ici du côté des classes supérieures qui useraient de leur position pour tout se permettre, dans une déviance mi-libidineuse mi-sanguinaire… voire complètement satanique. Et il faudra bien tous les talents de Magenta pour dénouer les langues et les jambes de cette sulfureuse histoire !