L'histoire :
L’assistante sociale Anne cherche toujours Laurent, porté disparu. Elle enquête pour comprendre son emploi du temps de la journée, jusqu’à sa disparition dans l’hôpital. Dans le même temps, l’écrivain Karl Salier connaît de plus en plus de succès avec son livre La fin de Cosmos et passe même à la télévision pour participer à des débats. Il met en garde la population contre la montée de cette nouvelle mode : le super-héros ! Pendant ce temps, les quatre enfants sont sur-motivés pour en découdre avec les monstres. Depuis que Virgile a su maîtriser l’émergence, Oscar, Bréa et Elias tentent de connaître la prochaine émergence pour lui régler son compte. Cependant, Virgile est perturbé par les derniers évènements : il rencontre Ernst et leur échange est plus que productif. Virgile comprend qu’il a les mêmes pouvoirs que son père disparu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Big Crunch est un projet fou qui mêle joyeusement manga, comics et bande dessinée franco-belge. Aux commandes, Rémi Gourrierec développe encore son intrigue en complexifiant largement les personnages. Un nouvel individu fait son apparition : Claude Bélanger, fanatique qui cherche une explication mystique aux évènements. Même si son rôle est encore trouble, on imagine qu’il va apporter une belle épaisseur à l’ensemble. Les intrigues se croisent et se mêlent et la narration éclatée et très psychologique ressemble à celle d’une série télévisée. Le lecteur s’attache de plus en plus aux personnages et Gourrierec mêle habilement scènes du quotidien avec moments d’actions. Grace au rythme parfaitement maîtrisé, pour un tome tout aussi dense que le premier (plus de 190 pages), on ne s’ennuie pas une seconde et l’on suit avec frénésie ces ados, super-héros en herbe, qui se mettent en danger. Le suspense est toujours intense et il explose littéralement avec de belles scènes d’actions quand les gamins tentent de contrôler les horribles émergences. Comme dans le premier tome, le fameux Cosmos est toujours absent, mais son ombre plane sur l’album. On aura même le droit à une chute finale qui laisse espérer un troisième opus captivant. Cependant, même si la narration est impeccable, on apprend tout de même peu de choses. Le dessin est aussi efficace et illustre à merveille cet étonnant mélange de genres. Le noir et blanc se rapproche du manga : les yeux sont par exemple caractéristiques du style nippon, mais en même temps, les décors et les visages tendent vers le style européen. La représentation des émergences et le déchainement de violence qu’elles provoquent rappellent quant à eux l’ultra dynamisme de certains comics. Le tout en un, ce qui est en soi, un petit exploit ! Au final, dans ce tome 2, Gourierec parvient toujours à garder le rythme d’une histoire originale et prenante. « L’émergence » d’une nouvelle grande série ?
