L'histoire :
La journaliste Doan Bui travaille au magazine L’Obs. Elle est mère de deux jeunes filles et raconte que c’est parfois très dur de leur expliquer sur quoi elle travaille. Surtout quand il s’agit de suivre des affaires de terrorisme. En effet, au travers de nombreux attentats en France, le terrorisme vient de s’installer durablement. Les chaînes de télé et de radio relayent sans arrêt des informations à ce sujet, interpellant, de fait, la vie quotidienne des enfants qui se posent eux aussi plein de questions sur ce qui se passe. De plus, l’école intervient aussi en réaction à ces affaires, comme quand elle fait une minute de silence pour les victimes de Charlie Hebdo ou du 13 novembre 2015. Il est donc très important de savoir expliquer aux jeunes enfants sans pour autant les traumatiser. Doan Bui raconte tous les évènements marquants liés au terrorisme auxquels elle a travaillé, comme l’attaque au Bataclan et sur les terrasses. Elle réalise à travers cela que ses enfants vont grandir avec ce terrorisme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A travers cet album de bande dessinée, la journaliste et auteur Doan Bui s’interroge et pose la question simple de ce qu’est le terrorisme. Elle se sert de son expérience personnelle, mais aussi professionnelle, pour analyser les changements que cet activisme sauvage et morbide a généré dans la vie quotidienne. Pour ce faire, cette mère de deux jeunes enfants expose les difficultés de leur expliquer ce qui se passe, tout en les protégeant de ces évènements tragiques. Comme vecteur de cette analyse sociologique, elle se sert notamment du procès d’Abdelkader Merah, qu’elle a suivi de A à Z. Afin d’expliquer son fonctionnement, elle décortique la machine judiciaire, le comportement des gens autour du procès, qu'il s'agisse des parents des victimes ou de la famille de l’accusé. Son récit est illustré par les dessins de Leslie Plée. Celle-ci utilise un graphisme très simple, proche du dessin de presse, pour retranscrire chaque moment de l’album. Il n’y a pas de bordures de cases, les auteurs mélangent les dessins avec le récit et ajoutent des phylactères aux personnages pour insuffler une dynamique BD. Enfin, dans la postface, l’auteur Doan Bui revient elle-même sur l’analyse de son album.