L'histoire :
Après la terrible confrontation entre les nomades difformes et une communauté de villageois xénophobes, la caravane enterre ses morts et reprend sa route. A un carrefour, elle retrouve un camion où cinq personnes aux physiques ingrats patientent. Celles-ci demandent à rejoindre le convoi, ce qu’accepte Ephrahum, même si cela le contrarie, car le rite d'intégration ne peut plus se faire depuis la mort d'Eve. La caravane repart en direction de la capitale du désert Sheitan. En arrivant, tout le monde fait plus ample connaissance. Notamment, Mila parle à un nouveau, qui se trouve être magicien. L'entente est moins cordiale entre Pilou et Gorsk, qui en arrivent presque aux mains. Habraz, un des nouveaux nomades, intervient et prévient le premier qu'il devrait faire attention au magicien. Ce dernier propose à Mila de lui montrer d'autres tours de passe-passe, le soir venu, dans sa loge. Mais alors qu'il pose sa main sur la cuisse de la petite fille, Pilou le voit et le défie immédiatement dans un combat à mort...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Grâce à Olivier Milhiet, Caravane n’est plus uniquement une chanson de Raphael, mais aussi une série BD étonnante et des plus réussis. L’histoire concoctée par le créateur de Spoogue se conclue avec ce second volet. Elle narre les mésaventures de Mila, une petite fille habitant un village isolé qui rejoint une caravane de nomades à l'apparence monstrueuse, le jour du décès de son père. Or, chemin faisant, les drames se multiplient… Le scénario met évidemment en avant des thèmes classiques, comme la tolérance et la fraternité, et il les mêle à un rythme de suspens savamment entretenu. Il est cependant dommage de voir que la série s’interrompe au bout de seulement deux tomes. Milhiet avait suffisamment d'éléments pour proposer une aventure plus longue. La fin se fait donc un peu rapide, mais elle n’est néanmoins pas bâclée, contrairement à Spoogue qui se terminait de façon vraiment abrupte. L'aspect le plus marquant concerne les dessins, toujours aussi impressionnants, détaillées, dynamiques et d’une belle régularité : aucune case n'est négligée. Les protagonistes aux allures monstrueuses se placent entre un hommage aux comics (Pilou ressemble beaucoup à Hellboy, en moins rouge) ou à des films comme Cabal ou Freaks. Caravane est une série courte, efficace, originale, travaillée et confirme le talent de son auteur. Un titre hors norme, à découvrir !