L'histoire :
Dans un désert aride, un cortège de plusieurs véhicules blindés avance jour et nuit. A l’intérieur, ses occupants sont des humains ayant des malformations comme des cornes, des griffes ou encore des tentacules en guise de pieds. La caravane arrive enfin dans une petite ville, où l’accueil n’est pas aussi chaleureux qu’escompté. En effet, la griffue Manny demande si elle peut poser quelques affiches pour la brocante que le cortège organise, mais se fait envoyer paître. Le cornu Pilou rentre dans un bar avec une Manny quelque peu énervée. Ils sont accueillis par une petite fille, Mila, qui n’est pas du tout effrayée par l’apparence de ces monstres. Un homme violent, Brennan, et deux acolytes, entrent alors dans le bar pour expulser ces soi-disant monstres de la ville. Pierre, gérant du bar et père de Milla, intervient mais n’empêche pas le pugilat d’éclater, interrompu par l’arrivée du shérif. Celui-ci disperse tout le monde, tandis que Brennan fomente déjà sa revanche…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après plus de trois ans d’attente, voici enfin le retour d’Olivier Milhiet sur une série (après la trilogie originale Spoogue). Toujours à la barre du dessin et du scénario, l’auteur propose de suivre une caravane de personnes monstrueuses qui, durant leur périple, sont confrontées avec plus ou moins de bonheur au regard des autres. Dans cet épisode, cela se passe mal à cause de quelques crétins grégaires ne jurant que par la violence pour résoudre leurs problèmes, en public ou en privé d’ailleurs. Le scénario est bien écrit, doté de dialogues amusants. La galerie de portraits bigarrés rappelle fortement le film Cabal (de Clive Barker) : 22 sont ici référencés. De nombreuses ambiances et genres sont mélangés : western, fantastique, thriller, et de fort belle manière. Parmi les nombreux thèmes, on trouve évidemment celui de l’acceptation de la différence, géré sans lourdeur. Les rebondissements s’enchaînent également très bien, dont le jouissif traître caché parmi les caravaniers. Visuellement, Olivier Milhiet n’a en rien perdu de son coup de crayon. Les détails fusent, l’ensemble est très coloré, le design des personnages, aux accents naïfs, est réussi. Le look de Pilou fait même penser à Hellboy, en moins rouge cependant. Extrêmement prometteur, cette première moitié de diptyque nous laisse entrevoir de grandes choses pour le second tome. Welcome back Olivier Milhiet !