L'histoire :
Bugg est une IA issue de la fusion d'une conscience humaine et d'un programme informatique. Elle a organisé la revente de matériel nucléaire à des fondamentalistes environnementaux qui prévoient de faire sauter leur charge dans 3 grandes villes occidentales. Bugg a néanmoins passé un marché avec Carmen : elle arrêtera les attentats si Carmen détruit le serveur qui, en chargeant une sauvegarde sur le réseau à chaque fois qu'il meurt, l'empêche de passer ad patres. Carmen n'a malheureusement pas pu éviter l'explosion d'une charge nucléaire en plein Londres. Le bilan humain provisoire est terrible : 50 000 morts, dont le roi et ses enfants. Mais le plus terrible reste à venir, car deux autres bombes doivent sauter en pleine ville, quelque part en occident. Elle part à la recherche de Akio Goro, concepteur du programme qui a fusionné avec Bugg, pour obtenir la localisation du serveur source. Elle apprend alors que Akio réside désormais dans une espèce de maison de retraite pour ultra riches, ultra sécurisée, où personne ne peut entrer en contact avec les pensionnaires. Elle prévoit alors une prise d'otage pour obliger les responsables à lui faire rencontrer l'ex programmeur…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans cet avant-dernier tome de ce cycle de 4, Carmen ne ménage pas sa peine pour éviter de nouvelles tragédies d'advenir dans le monde. Fred Duval, à la plume, imagine un scénario catastrophe malheureusement crédible. La menace est mondiale et les scènes d'actions se passent un peu partout. On passe du Royaume Uni à l'Inde, puis en Afrique, et à Zurich, à Sydney, à New York... Le monde n'est plus qu'un village et, d'un continent à l'autre, la traque de notre mercenaire préférée est contée de main de maître, comme c'est le cas depuis le début de cette série. Le scénariste a créé un personnage plein de profondeur, qu'on aime retrouver à chaque nouvel album. On goûte aussi la présence de moult personnages secondaires issus des aventures précédentes, ce qui nous fait prendre la mesure du monde créé : réaliste, complexe et totalement cohérent. Au dessin, Emem reste efficace, même si son trait donne parfois le sentiment d'un certain manque de finition dans les personnages particulièrement. Il excelle cependant dans les rendus des matières, les scènes d'action, les ambiances. On dévore Centaure et on arrive à la dernière page en se disant : zut, il va falloir attendre un an...