L'histoire :
Carmen est envoyée à Moscou par sa boss, Natalya Ivanov, la grande patronne de Gazprom, gigantesque société de gaz russe, pour négocier avec un mafieux local, Ivan Malevitch. Depuis que l'Occident s'est effondré, la Russie réussit à sortir son épingle du jeu en étant dirigée par des différents groupes de bandits. Les gisements de gaz ne sont cependant plus accessibles. Le deal est le suivant : Ivan et son groupe prennent une part sur les livraisons pendant que Gazprom remet en route l'exploitation des gisements et s'occupe de le vendre aux pays occidentaux. Seul hic au tableau : la Sibérie, où se trouvent les principaux gisements, n'est plus dirigée par personne et est devenue un territoire très dangereux. Dernièrement, un train d'ingénieurs de Gazprom en partance pour une station d'exploitation à l’arrêt a disparu, avec tout le personnel. Carmen doit aller sur place avec une équipe pour comprendre ce qu'il s'est passé. Après un voyage en bateau, elle débarque à Salekhard. Un aubergiste la renseigne sur une milice locale qui semble vouloir semer le chaos, et qui serait dirigée par un certain Leonid Maiakovski... Le même homme que Carmen a tué il y a quelques années...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce tome 17 inaugure un nouveau cycle de l'excellente série de science-fiction / anticipation Carmen Mc Callum. Fred Duval, scénariste extrêmement prolifique, est toujours aux commandes de l’infatigable héroïne. Il fait resurgir des personnages dont on a cru pourtant le sort scellé. Cet album est probablement un peu moins « tech » que d'autres, et l'histoire peut être aussi un peu moins impressionnante – mais après la bombe atomique qui a ravagé Londres dans les tomes précédent, une petite pause sur ce plan ne fait pas de mal ! Ce tome est clairement davantage une manière de poser la nouvelle intrigue, que de l'entamer véritablement. Bien sur, il y a des scènes d'action, mais on sent bien qu'il s'agit ici de poser le cadre général, et qu'on entrera surtout dans le vif du sujet dans les albums à suivre. Par contre, si le même scénariste tient la plume depuis la naissance de Carmen Mac Callum, cette nouvelle aventure est l'occasion de l'arrivée d'un nouveau dessinateur. Stéphane Louis, qui a déjà bien roulé sa bosse dans ce métier, reprend en effet le flambeau porté par Gess puis Emem, sur les 16 opus précédents. On peut trouver à redire à certains gros plans sur les visages, parfois, mais on retrouve ici une belle maîtrise du rythme dans les scènes d'action, qui nous avait manquée depuis quelques albums. L'ambiance fin du monde / froid sibérien est parfaitement rendue et on est vraiment happé par l'ambiance glaciale qui se dégage de ces pages. Un peu d'action au tome suivant devrait nous réchauffer !
