L'histoire :
Pozla a toujours eu mal au ventre. Depuis son enfance, ses selles étaient toujours molles. Vers l'âge de 18 ans, il y eut quelque chose d'inhabituel dans ces dernières : du sang. Après une batterie d'examens médicaux, son médecin lui annonce que c'est psychosomatique. Du coup, Pozla choisit une hygiène de vie irréprochable : du sport en faisant des tags dans des endroits prohibés, un régime alimentaire à base de kebabs uniquement composés de viandes à l'intérieur des sandwichs, pas d'alcool et pas mal de fumette. Avec tout ça, Pozla ne s'étonnait plus d'être abonné aux toilettes et de s'y rendre régulièrement. En 2009, au beau milieu de la nuit, il ressent une intense douleur intestinale. Il passera une partie de la nuit sur le trône, sans l'honorer. Une crise similaire se reproduisit un an après, puis 6 mois après, puis... Maé, son épouse, le conduit à chaque fois chez le généraliste ou aux services d'urgence. Aucune consultation n'apporte quoi que ce soit. Au moment où sa femme est enceinte, Pozla imagine que ses douleurs sont peut être dues à une maladie de Crohn...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Connu pour sa participation à la série animée Les Lascars et aussi pour le bidonnant Monkey Bizness, Pozla s'offre avec Carnet de santé foireuse un témoignage inattendu et très fort sur une maladie qui ronge ses entrailles depuis son enfance. Victime de maux de ventre puis de spasmes de plus en plus violents, accompagnés de séjours aux toilettes compliqués, il entame un processus médical hallucinant, entre errances et erreurs professionnelles, pour lutter contre la maladie de Crohn. Pourtant, alors que beaucoup se seraient découragés, Pozla a préféré réaliser un carnet afin de trouver l'apaisement. Il nous décrit ce parcours de manière tantôt amusante, tantôt émouvante. En auteur infiltré dans le monde médical, Pozla en décrypte les méandres, a fortiori complexes pour les non-initiés du milieu, avec une approche didactique. Malgré un sujet intime et un brin ragoutant, Pozla évite de tomber dans le glauque ou la complaisance. Son récit s'épanouit dans un volume épais à la construction non linéaire. L'impact de certaines réflexions ou même d'éléments plus légers et humoristiques est ainsi plus percutant. Armé d'un dessin jeté très efficace (façon crobard) navigant entre la caricature et le réalisme, les planches se révèlent d'une grande lisibilité, un peu moins, certes, lors des scènes poétiques. Voici un album d'excellente facture, inattendu et d'une sincérité rare. En tout cas, à la lecture de Carnet de santé foireuse, on peut dire que Pozla en a chié !