L'histoire :
Evidemment, c’est au moment où elle se concentre sur la phase délicate du mascara sur les cils, que Mademoiselle Caroline éternue. Effet brush garanti sur les joues… Plus tard, alors qu’elle participe à une séance de gym collective avec d’autres copines, la coach insiste lourdement sur la petite bedaine qui dépasse avec insistance, malgré les efforts. Elle les traite de grosses, elle leur reproche de ne pas savoir tenir leur ventre, elle les enguirlande presque… Mais c’est précisément dans le but de perdre cet embonpoint que Caroline participe à ces séances de gym (connasse !). Les conseils des magazines féminins concernant les quadragénaires – évitez le sucre, ne vous maquillez plus, faites du pilates, mettez une crème anti-rides – semblent vains, comparé à la maitresse de toutes les morales : évitez les mélanges d’alcool en soirée. Autre problème notable : la propension à acheter régulièrement des paires de chaussures dont elle n’a pas besoin. Il parait que ça participe au renforcement de l’estime de soi…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme beaucoup d’autres blogueuses avant et pendant elle, Mademoiselle Caroline s’est lancée dans une introspection humoristique et graphique de sa propre existence, qu’elle dévoile au fil des semaines sur son insta’ et son Facebook®. Après avoir focalisé sur la masculinité et le caractère fruste de son homme (dans le bien-nommé fascicule L’homme), elle continue sur un mode autodérisoire avec La lose, sur le plus proche de ses sujets : elle-même. Dans la lignée des VDM (viedemerde.fr) ou de L’encyclopédie des petits moments chiants (chez le même éditeur), elle pointe ainsi avec ironie, légèreté et une impression de déjà-vu, tous les petits détails du quotidien qui minent le moral, vous tourne en ridicule ou vous rappelle à votre condition de loseur/seuse magnifique. En point central, son embonpoint (réel ou supposé ?) représente plus de la moitié des sujets de lose. Mais aussi le poids de la famille nombreuse, l’incapacité à dire non, la frénésie consumériste pour les chaussures… Que des trucs (un peu convenus) de gonzesse, quoi ! Le dynamisme de son dessin infographique et le sens de la caricature font passer un bon moment de lecture, certes un peu rapide. Notons que deux autres petits fascicules sont au programme de la collection, cernant encore sa bulle sociale la plus proche : Les enfants et Les potes.