L'histoire :
Amaury de la Buissonière était encore enfant lorsqu'il a vu son père mourir décapité, alors qu'il défendait Louis XVI face à un groupe de révolutionnaires. Devenu adulte après la révolution de 1789 et soldat de métier, il s'engage dans l'armée du tsar Alexandre pour contribuer à faire chuter Napoléon l'usurpateur. Amaury veut la restauration de la monarchie et l'avènement de Louis XVIII. Blessé à la jambe lors de la bataille d'Austerlitz, il est récupéré à demi inconscient, coincé sous son cheval mort. Le médecin français qui tente de s'occuper des blessés est intrigué par ce soldat ennemi qui parle français, et marmonne une devise ancienne qui lui rappelle le frontispice d'une maison où il a vécu. François Berget s'occupe d'Amaury et découvre qu'ils ont un passé commun. Les deux hommes deviennent amis malgré des divergences politiques fondamentales. Ils partagent des lectures et la découverte de Sade, parlent des femmes qu'ils ont connues et font ensemble des virées nocturnes dans les bordels de Vienne. Mais très vite, la guerre va reprendre ses droits, et Amaury va pouvoir rejoindre les armées qui luttent contre l'expansionnisme de Napoléon Bonaparte...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette nouvelle grande bataille de l'histoire nous est racontée sous l'angle original de l'amitié entre deux hommes qui auraient du être ennemis et se combattre. François, le médecin, est un homme généreux, peu soucieux de l'origine de ceux qu'il soigne. Amaury, le soldat, est plein de courage, porté par des convictions qu'il ne remet jamais en doute. Une fois que la relation privilégiée est établie entre les deux hommes, le scénariste Thierry Gloris peut orienter son récit de manière plus classique, suivant l’enchaînement des batailles qui vont emmener la grande armée sur les terres russes, vers la très célèbre Bérézina. On regarde alors les deux hommes avec en mémoire les moments qu'ils ont partagés, pas toujours très recommandables, mais forts d'une confiance mutuelle et d'une envie commune de vivre pleinement leur vie. L'italien Andrea Mutti déploie son style détaillé et maîtrisé sur des scènes complexes aux personnages multiples, se révélant plus à l'aise pour dépeindre les foules que les visages parfois hésitants de ses protagonistes. L'ensemble est très bien construit et habilement orienté vers les deux amis, ce qui rend les nécessaires évocations historiques plus légères. Le récit ne réserve pour autant pas de grande surprise. Bien documenté et réalisé avec sérieux et professionnalisme, il confirme l'intérêt de cette série consacrée aux grandes batailles du passé.