L'histoire :
En cette année 1943, la guerre qui fait rage a depuis longtemps fait son entrée au cœur même du Reich allemand, principalement du fait des bombardements aériens. Cette situation amène le brave professeur Karl Stieg à devoir héberger une mère âgée et sa fille, Mona, à qui il laisse sa chambre, pour occuper le salon. Et quand la mère meurt d’un arrêt cardiaque, Mona se rapproche de Karl. Tous deux deviennent amants, pour le plus grand bonheur de ce dernier, qui bedonnant et atteint de calvitie, n’en espérait pas tant, à l’âge de 50 ans. Sa petite vie routinière peu enfin continuer sous les « meilleures » auspices. Surtout qu’après la mort du directeur de l’école, Mr Kurtzman, lors d’un bombardement, l’Académie et la Ligue de l’enseignement nazi lui propose le poste. Mais cette relative quiétude va bientôt être chamboulée par la défaite de Stalingrad. Joseph Goebbels appelle à « la guerre totale ». Stieg reçoit surtout une invitation pour le mariage de Hide, où il doit retrouver Gunther, qu’il n’a plus revu depuis 3 ans, depuis l’agression de Hide et l’assassinat de son agresseur par lui-même. Gunther, manchot depuis qu’il a été abattu en vol, lui apprend que Hide se marie avec un SS des plus fanatiques, mais surtout que des hommes étaient venus le questionner sur son domaine. Après leur départ, il avait constaté la disparition du corps enterré. À son retour, le professeur apprend d’Adolf, le tenancier du bar, que la Gestapo est également venue le questionner à son sujet. Une Gestapo qui viendra bientôt demander directement à Karl s’il a bien connu le pasteur Paul Losfeld, coupable de haute trahison en tentant de fournir des documents à l’ennemi. Karl pense alors à fuir, craignant d’être bientôt arrêté. Le temps de sa remise en question semble très proche.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Peu de surprise dans ce 3ème opus de la série, dans lequel notre brave professeur continue d’arpenter sa petite vie de fonctionnaire dans une Allemagne déchirée par les guerres. Membre du parti et désormais directeur de son école, il a très peu à craindre des nazis, même si ses idées sont loin d’être en accord avec les leurs et qu’il se laisse aller à quelques activités subversives qui pourraient pourtant l’envoyer directement dans un camp de la mort. Car entre les lettres d’opposants, les photos confidentielles cachées et les juifs non-dénoncés, notre brave homme commence à se mettre en danger, au point de devoir bientôt prendre une décision. Ou pas. Décision, ou conséquence, qui arrivera donc comme prévu dans le dernier tome, pour une saga qui, malheureusement, est restée relativement endormie dès le second chapitre. Et si l’idée de départ reste de très bonne facture, avec un antihéros proche de « Monsieur tout le monde », au milieu d’un monde en pleine apocalypse. Cette petite vie routinière devient un peu lassante et sans rebondissement. Le léger suspens qui perdure, quant aux enquête menées sur notre homme, ne nous donnent pas de sueurs froides, alors que la thématiques des « bons ou gentils » semble épuisée depuis des lustres. Reste un dessin toujours agréable et simple, autant que les dialogues, qui permettent de survoler l’ensemble avec rapidité, en attendant la chute de Berlin et les éventuels règlements de compte entre libérateurs et collaborateurs…