L'histoire :
En 2047, lors d’une soirée mondaine à Azay-le-Rideau, Carmen est en la galante compagnie de son époux (!), un certain Maxime. Au milieu de la soirée, elle s’éclipse à l’étage, en solitaire, et flingue une mystérieuse vieille connaissance après l’avoir droguée. 7 années plus tôt, alors que Carmen n’est âgée que de 17 ans, elle est l’une de 4 activistes terroristes appartenant à l’ « IRA renaissante ». Au MI6 londonien, les autorités craignent que ce groupe ne perturbe une rencontre au sommet dans la capitale. En effet, les leaders de l’IRA s’apprêtent à signer un accord de paix avec une délégation des grands groupes industriels auxquels elle avait déclaré la guerre. L’officier Darren Cook est en charge de la sécurité et du bon déroulement de cette signature. Aux abords de l’hôtel où doit avoir lieu la rencontre, un cab noir (taxi typique) pénètre dans un parking souterrain. Carmen et ses trois collègues en sortent et mettent en application leur plan d’action : ils flinguent un gardien, quelques snipers sur le toit et… braquent la bijouterie mitoyenne ! Face à une caméra de sécurité, Carmen revendique l’action : ils considèrent les diamants comme une prime de licenciement, en raison du climat de paix à venir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Carmen+Travis et Travis Karmatronics, le scénariste Fred Duval étoffe encore l’univers de Carmen McCallum et de Travis avec cette quatrième « extension ». Code McCallum nous propose de revenir sur la jeunesse de Carmen, aventurière et agent spéciale dans un futur proche, pour mieux comprendre ses convictions et son caractère bien trempé. On y découvre une héroïne plus joviale, plus insouciante, moins amère que dans la série officielle. Ce caractère juvénile s’explique sans doute par son âge (17 ans) mais aussi par un ton narratif plus léger, parfois même limite parodique. Les clins d’œil aux références britanniques de l’espionnage pullulent : look John Steed/Patrick McNee pour l’un (Chapeau Melon…), enrôlement du « spectre » pour l’autre (James Bond), ainsi qu’un penchant assumé pour le kitsch intégral, notamment dans les papier-peints sixties… Comme toujours chez Duval, le contexte de ce futur proche est néanmoins crédible et convaincant, quand bien l’IRA vient de mettre, en juillet 2005, un terme (annoncé comme) définitif à ses actions terroristes. Le cœur de ce premier épisode (dit d’« exposition ») se concentre alors sur un braquage (voir résumé), les conséquences de ce dernier restant à être développées par la suite. Le graphisme de Didier Cassegrain est à l’image de cette couverture hallucinante, c'est-à-dire ultra dynamique et esthétique. Cassegrain met une nouvelle fois son talent au service d’un dessin abouti, auquel l’œil expert reprochera de multiples bidouilles informatiques : décors ou zones copiés-collés, insertions de textures en rupture avec le « coup de crayon » plus traditionnel. Cela est un détail tant le savoir-faire de ce duo d’auteurs – cadrages, profondeurs, rythme, mouvements – nous fait passer un bon moment.