L'histoire :
Après une dernière action d’éclat au nom de l’IRA renaissante, en mai 2040, la jeune Carmen Mc Callum a raccroché les flingues. Néanmoins, son ultime braquage a marqué les esprits : il visait une banque située juste à côté de la salle ultra-protégée où se déroulaient des pourparlers de paix. D’un côté, elle est désormais recherchée par l’agent Darren Cook du MI6 britannique, pour interrogatoire. De l’autre, la mafia irlandaise a mis un contrat sur sa tête, confié à l’un de ses meilleurs tueurs, surnommé « Spectre ». Ces deux factions antinomiques l’ont d’ores et déjà localisée et approchée à distance, en Espagne. Car insouciante, Carmen festoie dans le désert des Bardenas, en un lieu de débauche où drogue, sexe, concerts et corridas font bon ménage. Etonnamment, elle est devenue impresario pour un bon vieux groupe de rock, les Dirty Mac. Il faut dire que son nouveau chéri, John, est guitariste dans le groupe. Elle reste néanmoins sur ses gardes entre chaque set sur scène, car elle a déjà mis une raclée à quelques racketteurs locaux… Mais elle ne s’inquiète pas outre mesure, ce ne sont que des minables sans envergure. Elle en a vu d’autres. Elle ignore alors que le véritable danger viendra du Spectre et de l’équipe de Cook, tapis dans la foule interlope…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la suite immédiate du tome 1, Spectre approfondit un peu plus la jeunesse tumultueuse de Carmen McCallum, héroïne vedette de la série-mère éponyme. Au-delà d’un complément divertissant à cette dernière, qui ne manquera pas néanmoins de ravir les fans, Code McCallum s’impose surtout par une ambiance très particulière, un futur d’anticipation à la fois kitsch et pas si improbable. En tête de cortège, la zone hispanique de non-droit « sex, drugs and rock’n roll » sert de cadre quasi-intégral à la mise en place d’un récit trépidant et hallucinant. Poursuites, flashbacks, double traque à suspens… la mayonnaise prend carrément. La narration de Fred Duval est maîtrisée, peut-être un chouya décalée et/ou morcelée pour être appréciée du plus grand nombre. Le résultat reste néanmoins efficace et on se prend volontiers au jeu. Cerise sur le gâteau : on fait également cette fois connaissance avec le papa de Carmen… Au dessin, Didier Cassegrain réitère le lifting de l’héroïne, déjà appréciable sur le tome 1. Un trait plus caricatural, des perspectives volontairement exagérées… A l’image de son décorum, Carmen apparait plus fraîche et toujours aussi punshy. En outre, Cassegrain se calme sur les textures de papiers-peints immondes (!) et l’abus de copiés-collés informatiques, pour livrer une colorisation subtilement « éteinte » (l’album se passe presque entièrement de nuit). Derrière une nouvelle (jolie !) couverture coup de poing, l’avenir de Carmen se met donc en place, en une soirée tragique : sur les dernières planches, elle passe de l’insouciante légèreté à la rage la plus meurtrière (notamment la rougeoyante pl. 43 !). Le 3e épisode devrait alors boucler la boucle, en focalisant sur son recrutement et sa formation d’agent de terrain pour le gouvernement…