L'histoire :
Birdo est surdoué. Il est un « Haut Potentiel Intellectuel » (HPI) et fait donc partie des 2,2% de la population dans ce cas – autant que de roux. Le QI, quotient intellectuel, n’est pas une valeur absolue. Lorsque le QI moyen de la population évolue, 100 reste toujours la moyenne. Birdo n’est pourtant pas un petit génie. Il n’est pas astrophysicien et n’a pas appris les échecs avant de savoir marcher. Il a eu une bonne scolarité sans être exceptionnelle. Il n’est pas non plus en difficulté, n’a pas de troubles des associés, n’est pas un ermite social. Le soir où il a rencontré Raya, il venait d’inventer une recette dans le restaurant dans lequel il est chef, sur la rive Sud du canal. En allant acheter un petit quelque chose pour la soirée, il calcule le prix de ses courses, remarque tous les petits détails, s’agace de bruits parasites. Son cerveau fonctionne sans arrêt et l’entrée dans la soirée est un cauchemar. Il prend une grande inspiration, mais il est tout de suite agressé par le brouhaha. C’est une soirée organisée par la femme de son meilleur ami, Valérien, avec ses anciennes copines de lycée. Houmous bio et discussions de cadres sup. Mais Raya est différente. Elle bosse dans un petit cinéma. Tout de suite, Birdo est happé par l’aura de la jeune femme.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ça vulgarise à tour de bras… Après son travail sur la bipolarité, li y a quelques années avec Goupil ou face, Lou Lubie revient avec une BD sur les surdoués, aussi appelés HPI (haut potentiel intellectuel). On en parle beaucoup, notamment grâce à la série TV, mais on connaît toujours mal le fonctionnement de ces personnes qui correspondent à 2% de la population. Cela se présente au travers de la rencontre entre deux personnages, Birdo, qui a apprivoisé (plus ou moins) ce qui pourrait assez souvent ressembler à un handicap, et Ranya, qui elle, cherche à se comprendre. L’histoire est simple et agréable à lire. Elle est émaillée en revanche de définitions, recherches et statistiques quelquefois un peu indigestes, mais toujours intéressantes. Cette bande dessinée très didactique permet de mieux appréhender ces profils. La bichromie bleu/jaune donne une sensation de proximité et de lien entre le lecteur et les deux personnages qui se rencontrent et se comprennent comme dans un rêve. Le choix de mettre des têtes d’animaux sur des corps humains offre une facilité de lecture des images qui permet de se concentrer sur les propos. Même si certaines pages sont réservées à l’information, avec des schémas et des récitatifs un peu longs, le ton est très agréable et le propos rarement verbeux. Lou Lubie se laisse des cases pour raconter visuellement, certaines sont très jolies et poétiques. Le résultat est bon et agréable.