L'histoire :
Journaliste, Eglantine Morvan enquête sur les protagonistes d’un procès. Il oppose un couple d’obtenteur de Mandevillas (une plante d’Amérique du Sud) contre une grande entreprise d’horticulture, Derland. Qui est le créateur certifié de cette plante ? Telle est la question du procès. La jeune femme ne se contente pas de mener son enquête et de dresser les différents portraits des deux parties. Elle s’immerge dans le monde des fleurs, sa vision sur la nature et sur les droits que les Hommes s’octroient évolue. Les spécialistes rencontrés l’informent sur la tendance horticole : les arbustes peu gourmands en eau, les plantes décorative-comestibles, les dépolluantes, ou encore sur l’histoire colonial du Margousier. Violette, dessinatrice textile embauchée temporairement dans l’entreprise Derland, perd dramatiquement son frère. Après la tragédie, elle bascule dans la folie et accuse l’entreprise de complot. Eglantine, en tant que journaliste, garde une certaine distance, mais elle se lie malgré tout d’amitié avec plusieurs personnages, sans jamais prendre parti. Les chapitres sont séparés par des planches botaniques de fleurs, toutes présentes dans le chapitre qui précède. L’histoire peut être séparée en deux parties : la première pédagogique et la seconde dramatique, puisque le scénario amorcé comme un documentaire évolue progressivement en drame social.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme une fleur attire immédiatement l’œil par son apparence flamboyante et ses traits aux crayons de couleurs. Nous tenons un joli objet, un album délicat tout aussi instructif que décoratif. En plus de ses planches botaniques intercalées entre les chapitres, il possède un index qui répertorie toutes les fleurs dessinées et abordées au sein de la bande dessinée. L’enquête d’Eglantine permet d’être au cœur du marché aux fleurs, d’en apercevoir les lois, les règles et le vocabulaire. Pour un novice en horticulture, la lecture possède une portée didactique, même si elle peut paraître fastidieuse. Il peut être nécessaire de le relire pour comprendre les enjeux du procès ainsi que les secrets de la production horticole. Le basculement fictionnel vers le drame n’apporte pas grand-chose, outre de la confusion. L’amorce éducative ne permet pas un attachement évident aux personnages. Leur portrait intime ainsi que leurs relations sont seulement abordés en seconde partie. L’aspect dramatique n’ajoute en rien un intérêt quelconque à la lecture.