L'histoire :
Constantin de Chamberly n'est pas un barbare comme les autres. Philanthrope et esthète, il parcourt le monde sauvage de Karskyal pour dispenser ses principes sur fonds de luttes sociales. L'homme à la musculature plutôt avantageuse va s'acoquiner d'Alia, une guerrière sanguinaire et un peu primaire assoiffée de bagarres et de luttes plus belliqueuses que philosophes. Constantin va s'efforcer de remettre sa partenaire dans le droit chemin, mais la collision de ces deux personnalités aux aspirations diamétralement opposées se fera dans une atmosphère délirante sur fond d'élections. Face au redoutable Mort-Lune, avide de pouvoir, nos héros vont devoir naviguer entre les livres et les armes pour affronter des situations plus loufoques les unes que les autres.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il fallait l'oser et Karibou l'a fait. Imaginer un barbare au physique de Conan dispenser des théories philosophiques confronte bien évidemment les protagonistes de ce récit dans diverses situations antinomiques et anachroniques. Constantin de Chamberly sera effectivement confronté aux envies guerrières d'Alia qui deviendra sa partenaire de jeu tout au long de l'histoire. Une histoire parsemée de situations loufoques donnant lieu à des gags hilarants, car improbables. L'univers d'heroic-fantasy qui sert de décor à cette succession de gags est tout aussi improbable et confère un côté encore plus irréel à cette collision des genres qui habitent nos deux pseudo-héros. Le scénario s'avère désopilant dans l'ensemble, même si la seconde partie consacrée à la campagne électorale manque de consistance. Le dessin, pour sa part, est un peu plus abstrait. Le lecteur a l'impression qu'il contemple le livre plus pour se marrer des situations qui se présentent à lui que pour la beauté et la précision des dessins qui restent finalement assez sommaires dans leur réalisation et dans leur colorisation. Un peu comme si l'auteur voulait passer rapidement d'un gag à l'autre pour maintenir le sourire sur le visage du lecteur d'un bout à l'autre de l'ouvrage. Et c'est plutôt réussi, si on limite cet aspect des choses s'agissant d'une bande dessinée publiée dans un petit format.