L'histoire :
Comme tout le monde, avant de devenir le plus connu des vampires, Dracula a été un enfant et il a également été élève dans un établissement scolaire. Hélas, le vampire déteste aller à l’école, car même si ses notes sont très bonnes et son institutrice gentille, un groupe de « caïds » n’arrête pas de l’embêter. Quand il donne une bonne réponse en classe on le traite de chouchou de la maîtresse ; quand il joue dans la cour on l’empêche de s’amuser ; et quand c’est l’heure du repas, on lui met de l’ail dans son assiette ! Au-delà de ça, Dracula est aussi brimé à cause de son teint pâle, ses yeux rouges ou encore son absence de reflet dans le miroir. Bref, sa différence fait de lui un souffre-douleur permanent. Pour résister à cela, le jeune vampire se tait, prend sur lui, et dès la fin de cours, il file chez lui où il peut s’immerger tranquillement dans son petit monde avec sa chambre et ses jouets. Persuadé que le comportement de ses camarades est sa faute, Dracula garde tout pour lui et n’en parle jamais à son père. Les jours passent et le gamin vampire continue de jouer les indifférents. Jusqu’au jour où la situation empire davantage. En effet, Christophe, l’un de ses bourreaux, se met carrément à insulter sa maman récemment décédée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Longtemps un sujet tabou, le harcèlement scolaire est désormais un fléau bien connu et traité par différents médias et formats. Ce n’est donc pas une surprise que le 9ème art s’en empare. Après le récent Seule à la récré (chez Bamboo), Chaque jour Dracula est aujourd'hui réédité par Delcourt, au sein de la série des Contes des cœurs perdus. Ici, Loïc Clément (scénario) et Clément Lefèvre (dessin et couleur) nous proposent néanmoins un tout autre style. A l’instar d’un conte jeunesse, ils nous proposent une fable mettant en scène Dracula à l’âge de l’enfance. C’est très malin car, d’une part, ça permet directement au jeune public de comprendre les raisons qui font que le héros se sent seul et rejeté, mais en plus, ça les rassure de découvrir un « monstre » aussi humain qu’eux et préoccupé par les mêmes problèmes. Bref, au-delà du chouette divertissement, l’album donne les quelques détails indispensables pour s’en sortir, à savoir oser en PARLER et également INSISTER si on a l’impression que les adultes ne prennent pas suffisamment le problème au sérieux. Pour les dessins, le dessinateur offre un registre mélangeant illustration et BD pour un résultat très mordant, aussi bien dans les moments tristes que les scènes plus joyeuses. Cet album est le support parfait pour évoquer un lourd sujet auprès des enfants, que ce soit en classe ou en famille…