L'histoire :
Carlos le vagabond se confie à l'équipe de Cutting Edge qui est venue à sa rencontre. La raison pour laquelle les hommes de la Camorra, menée par Il Monaco, le poursuivent, sont simples : ils veulent s'emparer de la sirène qui a charmé le musicien. Dans la ville de Sorrente, l'équipe s'organise. Carlos ayant mis à leur disposition un enregistrement sur cassette d'un extrait du chant de la créature envoûtante, le scientifique Hiroshi Itou se propose d'en analyser les caractéristiques, et tente d'en percer les secrets. La prudence est de mise face à une organisation qui a déjà tué Jirakee, une des participantes à l'épopée Cutting Edge. Sa mémoire est évidemment présente dans les esprits des protagonistes, qui se souviennent de cette photo qu'elle a prise du groupe quelques jours plus tôt. Mais lorsqu'ils comparent leurs souvenirs, Mark et Stella réalisent qu'ils diffèrent quelque peu, notamment sur le nom de celle qui a pris ce fameux cliché. Le doute s'insinue alors sur une possible influence mentale que certains participants au concours subiraient malgré eux. Chacun va alors déployer ses talents pour approcher de la vérité : la véritable identité du patron local de la mafia, le rôle de la Leviathan Financing & Co, les secrets que cachent certains membres du groupe. Le voile va se lever sur les secrets de la première enquête de l'ère Cutting Edge...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un départ sur les chapeaux de roue, le deuxième tome de cette série au thème très original était attendu. L'élite du monde contemporain lancée dans des défis impossibles : le pitch avait des airs de Largo Winch mâtiné de travaux d'Hercule. Mais la conclusion de ce (premier ?) diptyque nous laisse un tout petit peu sur notre faim. Tout d'abord l'intrigue autour de ce clochard musicien amoureux d'une sirène est quelque peu fumeuse, sans réellement confirmer comment elle recoupe fondamentalement l'univers de la Leviathan Financing & Co. Si l'auteur a formellement conclu son épisode, il n'a pas beaucoup approfondi le contexte global du concours qui constitue le thème de sa série. La rivalité entre les groupes de concurrents est à peine effleurée pour le moment, alors qu'on s'attendait à se trouver au cœur d'un affrontement à la Hunger Games, avec pour terrain de jeu la planète entière. Donc, au final, c'est une micro déception, malgré un album très bien réalisé, qui réserve de vraies surprises, et dessiné avec brio par un Mario Alberti dont le style s'adapte aux besoins de son récit. Aussi à l'aise ici que dans ses travaux chez Marvel, le dessinateur italien montre une facilité qui rappelle Manara et sa virtuosité anatomique. On souhaite ardemment que Cutting Edge poursuive sa carrière éditoriale, pour une nouvelle aventure en compagnie de ces personnages aux fortes personnalités. L'univers de la série, si elle continue de fonctionner avec des histoires sur deux albums, offre assurément une multitude de déclinaisons possibles...