L'histoire :
Un groupe de cyber-terroristes a lancé une attaque de grande ampleur sur les USA. Cela a commencé par une panne de courant généralisée qui a fichu une pagaille monstre sur tout le territoire. Et cela se poursuit avec la rupture durable et visiblement irrémédiable de tous les relais d’informations avec le reste du monde. Le chef des terroristes a fait une allocution vidéo par DVD interposé, dissimulé sous un masque noir intégral… mais il n’exprime aucune revendication. Juste un désir apparent de nuire au pays. Contre ses menaces, le président américain s’expatrie au Canada, avec sa famille et son Etat-Major, afin de continuer la gouvernance de son pays et de prendre les mesures de contre-attaque. Pendant ce temps, Jack, qui a été arrêté par les policiers pour agression envers un agent, est transféré vers une prison. Mais un avion se crashe sur l’autoroute, devant la voiture des policiers ! La célèbre astronaute Nora Parks – la première femme à avoir séjourné dans la station spatiale – sort des débris de la carlingue ! Visiblement peu touchée par cet accident incroyable qu’elle a provoqué, elle profite du chaos pour piquer la voiture des flics… avec Jack toujours menotté à l’arrière. Elle ne souhaite qu’une chose : retrouver ses enfants à Los Angeles…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La lecture de Cyberwar réclame, de la part du lecteur, un petit effort de mise en jachère de son cerveau. Il peut être en effet difficile de croire à un sujet géopolitique aussi pointu et complexe de conséquences qu’une guerre cyber qui anéantit les USA, mais tendu avec des ficelles aussi grosses que les câbles du Golden Gate Bridge. Le scénariste Daniel Pecqueur, qui fait régulièrement prononcer à ses personnages les actions qu’ils entreprennent, continue de pousser son propos de départ de façon très naïve. Les facilités, incohérences psychologiques et raccourcis narratifs sont parfois désarmants. Vous y croyez, vous, à cette femme astronaute qui, à peine redescendue sur Terre, pique un jet privé en solo, se crashe gentiment par manque de kérosène, mais sort des débris en courant pour piquer une bagnole ? Si on accepte de suivre ce thriller de série B cousu de fil blanc, on peut cependant passer un bon moment de divertissement. Car l’avantage, c’est que les intrigues progressent bien, sans baisse de tension, et sans oublier de mystères. Autre aspect curieux, mais pour le coup non conventionnel : aucun personnage n’est vertueux, voire même attachant. Tous sont mus par des réflexes égoïstes et cèdent facilement à leurs pulsions. Denys dessine et met en scène l’ensemble à l’aide d’un style réaliste encré pas toujours gracieux, mais régulier.
