L'histoire :
Le capitaine Richard Drake est de retour à Londres, après son expédition aventureuse au pays des buveurs de sang. Lors d'une fête où se retrouve le gratin de la société anglaise, il fait la rencontre de la magnifique et impertinente Miss Catherine Lacombe. Il y rencontre aussi Lord Faureston, le neveu et unique héritier de Lady Caversham, un dandy ténébreux auquel aucune femme ne résiste. Pendant la fête, Miss Lacombe se retire dans les jardins aux cotés du beau Lord. C'est alors que le capitaine, à la poursuite d'un valet dérobant de l'argenterie, arrête de justesse un certain Mister Jones sur le point de transpercer le cœur de la demoiselle avec un pieu et un marteau. Après un interrogatoire en tête a tête, le bien piteux Jones avoue à Drake qu'il poursuivait en fait Lord Faureston pour le tuer. Car, sous son aspect chétif et timide, il n'est rien de moins que... chasseur de vampires ! Après cet incident, Richard, pour qui tout cela est une franche rigolade, se met en tête de courtiser la belle jeune femme. Mais celle-ci est prise d'une langueur grandissante depuis sa rencontre avec le beau Lord, tout en restant néanmoins sensible à la vitalité de l'aventurier. Ce dernier se met à la lecture d'un livre étrange : Histoire d'un non mort, par le comte D, racontant l'épopée d'un guerrier ancestral et sanguinaire. Pendant ce temps, des meurtres sanglants défraient la chronique du tout Londres. Le dernier en date : le corps de Lady Caversham a été retrouvé vidé de son sang. Petit à petit, l'évidence s'impose : le beau Lord Faureston semble ne pas être réellement le personnage qu'il prétend être...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
D, journal d'un non-mort est la seconde (et dernière !) collaboration du tandem Ayroles, à la plume, et Maïorana, au pinceau. Le scénariste signe encore là une histoire brillamment écrite, mêlant remarquablement style recherché et humour, ce qui est décidément sa marque de fabrique. Il s'amuse à nous conter cette histoire de buveur de sang en enchaînant effets et coups de théâtres avec situations et personnages totalement cocasses, désarmant la tension dramatique du récit en les concluant par des bons mots, pour notre plus grand plaisir. Cette véritable marque de fabrique, qu'on retrouve sur De cape et de crocs, mais aussi sur Garulfo, fait de Alain Ayroles un auteur vraiment à part, tel un virtuose du texte s'amusant et maniant remarquablement les mots. Il est parfaitement épaulé en cela par le dessin magnifique et incroyablement recherché de Maïorana, qui sait parfaitement rendre le cocasse de certaines situations, notamment lorsque le malingre Jones entre en scène. Et alors qu'on avance dans la lecture de cette intégrale, on se rend compte que les choses ne sont pas aussi évidentes qu'elles semblent l'être. Il semble bien qu'un vampire peut en cacher un autre...