L'histoire :
Figure culte de la pop française, Etienne Daho écrit ses chansons à l’instinct, « comme si elles se servaient de [lui] pour se matérialiser. Pour devenir réelles. » S’il se laisse guider par la force de la création, le chanteur-compositeur s’attache en revanche à maîtriser toutes les étapes de la conception d’un disque. Celle de L’homme qui marche, sorti en novembre 2013, a duré trois ans. Trois années d’écriture, de rencontres, de collaborations, pour qu’existe, non sans difficultés, ce dixième album co-produit par Richard Woodcraft et Jean-Louis Pierot. Immersion dans la vie d’un disque à succès.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’écriture, l’enregistrement, Londres, l’album, le « truc », la promo, la tournée : sept chapitres d’un reportage graphique retraçant le processus créatif et économique du dernier disque de Daho. Douze ans après la série jeunesse Octave, David Chauvel et Alfred ont suivi le chanteur tout au long de ces trois années, stylo et crayons de couleur à la main. Absents du récit, ils laissent la parole au protagoniste évidemment, ainsi qu’aux acteurs des différentes étapes artistiques ou commerciales : Jean Ghazi, directeur artistique chez Polydor/Universal, Nathalie Noénnec, responsable image, Arthur Sachel, responsable de projet, Richard Dumas, photographe. Tant de gens si merveilleux, sans lesquels rien n’aurait été possible. La grande famille de l’industrie musicale. Portrait de Daho également, présenté comme un homme rigoureux, exigeant, sensible au partage et à la collaboration. Un artiste extraordinaire. Ce panégyrique généralisé évoque sans détour les outils médiatiques promotionnels. Si le discours agace, on se réconforte cependant dans les bras chaleureux des dessins d’Alfred. Paysages urbains pris sur le vif, croquis en rouge et bleu, traits enchevêtrés, portraits minimalistes des individus interviewés, décors plus travaillés : les styles varient, mais les couleurs sont toujours profondes, et certaines cases hypnotisent de beauté. Evitant le piège du réalisme documentaire, l’auteur de Come Prima joue de cet exercice qu’est le reportage dessiné, et trouve un langage aussi composite que maitrisé. Ouf.