L'histoire :
Après avoir travaillé dans la sécurité, Lénaïc recherche un nouveau boulot dans la période post-confinement. La boîte d’intérim dans laquelle il est inscrit l’envoie très vite chez Zamazon pour devenir préparateur de commandes. Pour son premier jour, notre héros va emprunter la même navette privée que tous les autres employés de cette entreprise aux locaux gigantesques. Dans cette boîte, tout le monde est cool, tout le monde (sur)veille sur tout le monde. Dans cette boîte, on ne dit pas vacation, on dit shift. On ne dit pas collègues, on dit associates, on n’emballe pas, on packe. Bref, tout est fait pour que l’ambiance soit relax… Mais Lénaïc va vite se rendre compte que s’il ne badge pas au bon moment, il peut se faire décompter une demi-journée de travail ; s’il ne va pas assez vite, on va le changer de poste ; s’il utilise trop de papier bulle, il reçoit un mail de la part de son leadership manager lui demandant d’en économiser « pour la planète ». Les horaires décalés, les pauses chronométrées, la répétition des taches vont vite pousser Lénaïc à démissionner, afin de trouver un métier plus valorisant...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La démarche de Lénaïc Vilain de nous montrer les coulisses d’Amazon® est salutaire. Oui, pour ceux qui n’avaient pas percé le mystère : Amazon® se cache derrière Zamazon… On y découvre tout ce qui fait l’hypocrisie de cette entreprise censée donner sa chance à tou(te)s, offrir des opportunités de carrières, d’être – non pas des employé(e)s mais – des associé(e)s de Jeff Bezos. On constate surtout que les employé(e)s y sont surveillé(e)s constamment, incité(e)s à dénoncer des collègues pour leurs propres biens et à ne pas montrer une quelconque opposition au règlement de la boîte. La séquence scandaleuse qui poussera l’auteur à démissionner sera celle où tout le monde, se retrouvant au chômage technique, doit passer le balai ou faire semblant d’être actif, car l’inactivité est mal vue chez Amazon. Excepté les nouvelles conditions de travail rendues plus pénibles et absurdes dans le contexte sanitaire de 2020, Dans la boite reste un témoignage toujours nécessaire, mais qui ne nous apprend pas grand-chose de nouveau. Une « piqûre de rappel » à acheter... uniquement en librairie !
