L'histoire :
Sou l'antiquité romaine, quelque part au cœur d’une arène, des hommes et des femmes sont sacrifiés à des animaux sauvages sanguinaires. Seul un homme semble avoir le pouvoir d’échapper à cette mort inévitable. Il reste seul, debout devant les animaux qui le laissent tranquille. De nos jours, à Paris, un homme gît par terre sous la pluie. Il se fait ramasser par une prostitué qui le ramène dans une chambre. Elle pense pourvoir obtenir de l’argent contre quelques faveurs, mais lui semble plutôt attiré par autre chose. En effet, il mord la jeune fille à la gorge puis boit tout son sang. Plus tard, dans la nuit, au coin d’une rue, l’homme dort sous des cartons. Deux personnes le réveillent pour lui proposer de l’emmener dans un foyer afin qu’il y passe la nuit. L’homme semble amnésique. La seule chose dont il se souvienne, c’est de s’appeler Icare. Au même moment, dans un aéroport privé, des hommes armés accueillent une femme, Lucia Néra. Elle vient interroger son homme de main, Axel, en charge de surveiller Icare... mais dont il a perdu la trace après sa rencontre avec la prostitué…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Amélie Sarn présente ici une histoire de vampire un peu décalée. L’intrigue centrale repose en effet sur l'amnésie récurrente de son héros de vampire, prénommé Icare, qui perd la mémoire à chaque fois qu’il se nourrit du sang d’un humain. Ainsi, ce personnage erre à différentes époques, sans jamais être capable de savoir qui il est vraiment, mais surtout sans savoir comment il est devenu ce qu’il est. Pourtant, des personnes le recherchent, d’autres vampires de son espèce le traquent, mais ne semblent jamais parvenir à le coincer. Amélie Sarn ne dévoile pas les subtilités de cette problématique d’un bloc, elles se découvrent par bribes, par le truchement de flashbacks. Ce biais narratif classique n’apporte guère de plus-value concernant Icare. Le sentiment qui en émane reste plutôt confus sur son personnage, si ce n’est qu’il vit à travers les siècles (le B-A-BA pour un vampire). Cependant, il semble être un spécimen important pour ses congénères, mais on en ignore la raison. Clairement, cette première partie manque encore trop d’éléments pour bien intégrer cette histoire fantastique. Le dessinateur Marc Moreno (le Régulateur) utilise cependant un trait réaliste fort appréciable pour accompagner le récit au travers de mises en scènes spectaculaires, dans les normes attendues du registre de l'épouvante. La suite devrait nous éclairer davantage sur le fond de cette histoire...