L'histoire :
La route fût longue avant d’atteindre l’îlot d’Oxymore. Ce domaine inexploré abrite le mystérieux maître d’armes qui doit sauver la Lune des conspirations du prince Jean et du sanguinaire Mendoza qui est maintenant à la tête de ses armées. Arrivés sur l’îlot, tout n’est que brume et le monde se perd dans une cotonnade abondante et épaisse. Soudain des cris ! Le renard Armand Raynal de Maupertuis et le loup Don Lope de Villalobos y Sangrin courent à la rescousse d’Eusèbe, le lapin, aux prises avec un chevalier blanc qui est bien décidé à l’occire pour une sombre histoire de nez. Un combat singulier tout en épée et en alexandrins s’engage alors entre le renard et l’homme en blanc. Ce dernier est une fine lame et un poète redoutable… Aussi parvient-il, non sans sournoiserie, à ridiculiser notre pauvre héros. Le loup prend alors le relais. Plus rustre, moins sensible à l’art syllabique et donc plus concentré, Don Lope évite sans surprise la botte « un, deux, trois » tenté par le bretteur en blanc pour enfin gagner dignement le combat. L’heure est alors aux présentations pour notre gentilhomme, qui n’est autre que le maître d’armes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il est vrai, le scénario de ce huitième opus surprend moins que beaucoup d’autres albums de la série. Toujours de très haute qualité, il fût tout de même une époque où l’on n’imaginait même pas que le trésor des îles Tangerine nous mènerait tout droit sur la lune. Ainsi donc, et malgré quelques rebondissements de génie, le fil conducteur se déroule ici avec peu de surprises dans l’intrigue : il faut laisser aller cette trame magnifique élaborée depuis un certain temps. Nous sommes maintenant un peu habitués aux habitants de cette Lune. Aussi, peu de choses nous étonnent encore. Aguerris aux singularités sélénites, nous sommes pourtant entrainés une fois plus et inlassablement par la magie toujours innovante, littéraire et dynamique des auteurs. Là sera la force, constante et inlassablement réitérée, de ce nouveau cru. La célébrissime série (placardée dans tout Paris !) portée de mains de maîtres par Alain Ayroles (au scénario) et Jean-Luc Masbou (au dessin) continue à ne pas démériter de son succès. Devant tant de virtuosité, nous restons insatiables de combats de cape et d’épées, rythmés par une poésie endiablée…