L'histoire :
William, petit frère de Victor Frankenstein, vient d’être retrouvé mort au cœur de la forêt. Le médaillon qu’il portait autour du cou, se trouvait dans la poche de sa gouvernante Justine qui avait avoué, la veille, avoir des problèmes d’argent. Le mobile est suffisant pour la justice, qui la condamne immédiatement à la pendaison, malgré l’intercession de Victor et de sa fiancée Elisabeth qui croient tous deux en son innocence. Le père de Victor souhaiterait que le mariage de ces deux là ait lieu avant sa mort. Mais Victor, emprisonné dans ses souffrances et son terrible secret, ne peut pour l’instant s’y résoudre. Trop de malheurs se sont abattus ces derniers temps et c’est maintenant au vieux père de trépasser dans le chagrin. Victor, n’en pouvant plus, décide d’assouvir sa vengeance en éliminant définitivement l’origine de son malheur. La créature est là, dans les parages, il la sent… Il se met alors à sa recherche et visite les recoins alentours susceptibles de la cacher. Après plusieurs jours à pister les traces du monstre, il découvre que c’est finalement ce dernier qui le suit…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Œuvre centrale parmi les romans gothiques et précurseur de la science-fiction, Frankenstein ou le Prométhée moderne est un chef d’œuvre intemporel qui avait bien sa place dans la collection Ex-libris de Delcourt. Il risque d’ailleurs fort bien d’en être un des plus beaux fleurons. Ce troisième album conclue en effet magistralement l’adaptation très fidèle réalisée par Marion Mousse. Le trait très encré de l’auteur est plus que jamais adapté à cette histoire. Avec les différentes ambiances traduites par des arrières plans colorés à la codification complice et par des éléments naturels très maîtrisés, il est d’une expression hallucinante. Outre la noirceur omniprésente du roman, les sentiments des protagonistes y sont particulièrement palpables. La détresse, la tristesse et la colère du monstre, la malédiction et la descente aux enfers progressive de Victor Frankenstein y sont ainsi parfaitement traduits. L’auteur réussit alors à développer et à mettre en lumière (sombre) toute l’humanité de l’œuvre qui se cache entre les lignes du roman originel. Bravo !