L'histoire :
Dans les années 60, un groupe d’étudiants américains se prépare à passer une soirée dans les bâtiments à l’abandon d’un quartier désaffecté, « les Charpentes ». Et tandis que la pluie tombe, ils s’installent dans une maison en ruine, boivent des bières devant un feu de cheminée, au son de la guitare. Mais au moment de repartir, Ted a disparu. Ils le cherchent partout… en vain. Ted réapparait pourtant le lendemain, en cours, mais il est bizarre. A l’interclasses, Ted prend son copain Jo par le bras, l’emmène à l’écart et lui propose de lui montrer un truc dingue. Le soir venu, Ted emmène Jo dans la maison des Charpentes où ils étaient et il le fait pénétrer par la porte de la cave. A ce moment, Ted et Jo pénètrent dans une salle gigantesque totalement obscure. Jo comprend alors rapidement qu’il ne s’agit pas vraiment d’une salle, ce serait impossible… mais… de vide, infini et sans rien. C’est démentiel. Sont-ils dans une autre dimension ?
Ailleurs, dans ce qui ressemble à un futur proche du notre, dans le jardin potager d’une chaumière située dans un coin de campagne vallonné. La jeune Fleur propose à son père d’apporter des fruits frais à Mme Sorel, en échange d’œufs. Elle rejoint à pieds un village, mais manque de peu de se faire repérer par un véhicule blindé des cartels. Elle se planque in extremis chez les Sorel. Les hommes des cartels se rendent en réalité chez le père de Fleur. Ils ont un blessé et ils exigent en le menaçant avec une arme qu’il le soigne, car il est « soi-disant » médecin…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Hé oui, nous sommes aux premiers jours de 2022 et c’est déjà Demain ! Le dessin élégant et soigné de cette nouvelle série fantastique, proche de la ligne claire, est fourni par Louis Alloing, avec qui Rodolphe animait jusqu’alors le classique et policier Robert Sax. Avec Kenya, Namibia et Amazonia, Rodolphe et Léo nous ont habitués à l’étrange, et c’était hier… Aujourd’hui, avec Demain, ils ouvrent une nouvelle dimension dans ce registre, dans un paradigme totalement indépendant et qui n’ont rien à voir avec les aventures de Kathy Austin. Pour autant, l’étrange reste plus que jamais au cœur du propos. En effet, la narration nous immerge en alternance dans les aventures de différentes personnes dans deux décorums radicalement distincts l’un de l’autre. Seul le dessin appartient à la même ligne claire. D’un côté, des étudiants typiques des sixties américaines découvrent une porte qui mène vers… le vide noir et infini ! On découvre en avançant qu’ils appartiennent à un monde proche des authentiques sixties, mais auquel il manque des éléments métaphysiques et naturels essentiels. Boudioud’crénom, mais quel est ce monde ? En alternance, on découvre aussi un coin de campagne appartenant à un futur proche et post-apocalyptique – le Demain du titre, assurément. Dans ce contexte-là, où le biotope est aussi différent du nôtre, un père et sa fille doivent fuir la répression d’une mafia violente. Boudioud’crénom, mais quel est ce monde ? (bis) Bref, sans comprendre où il se trouve, ni d’un côté ni de l’autre, le lecteur découvre qu’il existe des passerelles entre ces deux mondes, plus ou moins oniriques, qui n’ont pas fini de le surprendre. Et qui ne révèleront peut-être pas tous leurs mystères. Car nul ne sait de quoi Demain sera fait. Surtout si c’est pas le nôtre.
