L'histoire :
A la veille du jeudi noir de Wall Street, le prix de l’alcool, alors interdit à la vente, ne cesse d’augmenter. Nous sommes en pleine période de prohibition. Inévitablement, la mafia en organise la distribution, sous le manteau. Mais une concurrence anarchique ne permet pas de rendre ce marché parallèle réellement prospère pour les bandes mafieuses. Charlie Lucania, grand ami de Meyer Lansky, propose alors de réunir les nouveaux parrains de New-York pour harmoniser les tarifs. Auto-rebaptisé depuis peu Charlie « Luciano », il est alors le bras droit et la bonne à tout faire de « Joe the boss ». Sans lui en parler, il parvient, avec Lansky, à réunir plus de trente des plus gros « patrons » américains à Huguenot Beach, pour « parler affaire ». Parmi eux, des grand noms du crime : Albert Anastasia, Franck Costello, Al Capone et même Meyer Lansky, en voyage de noce au même endroit, par le plus grand des hasards…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir livré un excellent road-movie contemporain et sanglant (Les enragés, chez le même éditeur, en 5 tomes), David Chauvel et Erwan Le Saëc remontent aux sources du crime organisé. Ils s’appliquent depuis maintenant 7 tomes, à en retracer scrupuleuseusement l’histoire, à un rythme de production soutenu. La bibliographie et les références utilisées par le scénariste couvrent 3 pages en fin d’album et permettent de juger du sérieux du travail (on n’a pas tout vérifié, mais bon…). Même si quelques passage sont romancées pour des raisons de cohérence narrative, Chauvel (Arthur, Quaterback, Ring Circus, Rails…) pousse la précision historique à son maximum. Ce type de construction quasi-documentaire produit inévitablement des sautes de rythme. Cependant, la fluidité de cet ensemble, pourtant complexe, n’en souffre pas. Côté dessin, en dépit du trait fin de Le Saëc parfait pour ce type de scénario, il est par moment laborieux de faire la distinction entre les différents protagonistes. En effet, qu’est-ce qui ressemble plus à un mafioso gominé en costard qu’un autre mafioso gominé en costard ? Une mention spéciale à la colorisation, toujours impeccable, de Scarlett.