L'histoire :
Le vieux fou sur la place professe toujours l’égalité entre les races. Pour lui, orques, nains et elfes descendent tous du singe. Il est arrêté par la police elfe. Les deux policiers l’assomment avant de lui poser des questions. Puis arrivés dans leur pièce de torture, ils le trépanent et lui déversent des milliers d’œufs d’araignées dans les narines pour ramollir son cerveau. Le vieux fou leur oppose qu’il n’a pas de secret et qu’il est prêt à répondre à toutes les questions, mais les policiers sont formels : si son cerveau n’est pas de la bouillie à l’arrivée de l’inquisiteur, ils seront sanctionnés. Ils lui cousent la bouche. Lorsque l’interrogateur arrive, il voit dans son cerveau, grâce à deux boules de cristal, que la poudre magique est bien la sienne, qu’il a croisé les deux chiens et qu’il professe l’égalité entre les espèces. Le questionneur ordonne aux elfes de trouver son monastère et d’exterminer tous les habitants. Il leur fait avaler des scorpions pour les transformer en chimères scorpions ailés, pendant qu’il déguste la cervelle du vieux fou. Pendant ce temps, les chiens, qui sont recherchés, essaient de retrouver la demeure de l’ancien maître du chien elfe qui s’avère être le frère du grand inquisiteur. Ils sont dans la gueule du loup…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un inquisiteur dévoreur de cervelle, qui torture toute la journée à tour de bras et qui rentre chez lui lire un livre sur les fleurs auprès de sa femme, de son fils et de ses animaux, un enfant sadique, une femme folle, des policiers idiots, un prophète de l’égalité… voilà une partie du grand tableau des personnages complètement loufes qu’ont inventés Sfar et Trondheim pour ce nouveau tome de Donjon Antipodes. Alors que le premier tome, L’armée du crâne, flottait un peu et que le lecteur ne comprenait pas vraiment où les scénaristes voulaient aller, ici le chemin est tracé : c’est une lutte d’influence entre les dominants, les elfes et une secte qui prône l’égalité entre les races et qui veut prouver son affaire grâce à la poudre qui permet aux bêtes de communiquer avec les elfes. Une course à l’échalote dont le lecteur assidu de Donjon devine l’issue… Les dialogues et récitatifs sont toujours aussi nombreux, mais plus efficaces. Et surtout, ils laissent un peu plus de place à Gregory Panaccione pour montrer l’étendue de son talent, notamment vers la fin de l’album dont on ne peut rien dire au risque de divulgâcher (et même de divulgâcher grave, donc motus). C’est donc drôle, fou, un peu inquiétant par moments, et le dessin est d’une belle efficacité. On attend désormais la suite avec sérénité, la série est lancée.