L'histoire :
Depuis que le Grand Khân, alias Herbert, a arrêté de satisfaire l’entité noire en sacrifiant des centaines de gens, Terra Amata a implosé en des milliers d’îlots qui dérivent dans l’air. Marvin Rouge et Marvin, le Roi-Poussière (n’oublions pas Pipistrelle) se retrouvent sur l’îlot de l’auberge de Zautamauxime, où les lapins xénophobes se racontent des blagues qui puent la patate, en buvant des jus de carotte depuis la nuit des temps. Mais dès que nos héros entrent dans l’auberge, tout le monde se met à suffoquer. L’air manque, l’îlot dérive vers les hauteurs du septentrion, attiré par l’entité noire. Les troupes se rallient à elle pour sauver leur vie. Mais Marvin Rouge parvient à tirer tout le monde du guêpier en faisant exécuter au Roi Poussière un Tong Deum alors qu’il est inconscient. Lorsqu’il reprend ses esprits, Marvin sait qu’il a une mission : envoyer Herbert au royaume des morts rencontrer son ancêtre, qui a déjà vaincu l’entité noire et qui y a lié l’avenir des Vaucanson…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour la fin du Donjon, Joann Sfar et Lewis Trondheim innovent encore, avec au dessin Mazan sur le tome... 111 et Alfred sur le 110. Car oui, dans ce Donjon 110, le donjon n’est plus. Il est fini et on voit l’histoire se dérouler du point de vue de Marvin Rouge le lapin, qui sera le héros de ce tome, d’abord en binôme avec le roi-Poussière, ensuite avec l’accorte et (physiquement) généreuse Zakûtû, fille de Herbert et femme du fils de Marvin (le vrai Marvin, le roi-poussière). L’ambiance de fin du monde est toujours aussi présente que dans le 106 (le précédent publié) et c’est à une véritable course contre la montre que se livrent nos amis. Contre la montre et contre l’entité noire... Cette toute puissante créature reconstruit la Terra Amata et en profite pour soumettre sa population ou la tuer. Tout ça en ayant pris possession du corps du fils de Herbert, Papsukal, qui n’était déjà à la base pas le plus sympa des canards. Enfin, c’est pas Donald, quoi. Bref, les minutes sont comptées mais on a tout de même droit à des super bastons, entre les Dragons centurions et la piétaille, puis contre les porteurs de l’épée du destin pour une fin homérique. Tout ça avec beaucoup de détachement, un rythme d’enfer, de bonnes petites blagues, des clins d’œil à la pelle (on a aimé voir Marvin éclater la tête d’un Olf à la manière de l’immense Ghorghor Bey jouant à main-droite-main-gauche !). Le dessin est propre, vivant, bien découpé et on lâche pas l’affaire, du début à la fin. Du coup, on n’est même pas déçu que ce soit fini, parce que c’était bien.