L'histoire :
Aux quatre coins de la lande, des poulets explosent aux pieds des aventuriers comme des paysans. A la patte, ils ont une invitation à venir à l’assaut du donjon pour les parents, pendant que les enfants seront gardés dans l’espace « Donjon Enfants ». Marvin est furieux et trouve l’idée pourrie, mais Herbert est très satisfait de lui, et surtout d’être enfin utile. En tout cas, cela marche et des parents laissent leurs enfants à l’accueil. Herbert se retrouve avec une petite troupe qu’il arme d’épées, massues et masses en mousse. Mais une petite tête brûlée attaque Grogro avec un vrai couteau. Anthony est grondé, Grogro est soigné. Dans la salle suivante, c’est le raconteur d’histoires qui est agressé par le même gamin. Dans la salle suivante, c’est Marvin qui reçoit un coup de couteau ! En réponse, il écrabouille le petit. Catastrophe. Herbert demande à Horus de s’occuper d’Anthon, mais il reçoit des mauvaises nouvelles. Certains enfants ont perdu leurs parents dans le donjon. Et ça va se compliquer encore…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les Donjon sont scénarisés par Joann Sfar et Lewis Trondheim. C’est leur bébé depuis le début, il y a 22 ans. Les dessinateurs, eux, se succèdent. Certains pour un, d’autres pour plusieurs albums. Les scénarios sont toujours décalés, pleins de blagues, de second degrés, de sous-entendus et d’implicite. C’est la marque de fabrique de Sfar comme de Trondheim. Sur les sept parties que compte le Donjon, celle des Parade, c’est celle qui se passe au moment où le donjon est une réussite, entre le 1er et le 2ème Zénith. Les albums sont drôles et décalés, légers. Jusqu’à maintenant, c’était Manu Larcenet qui les dessinait avec brio. Il passe le relais pour ce 6ème tome à Alexis Nesme qui connaît bien Trondheim, puisqu’il a commis avec lui l’excellent Horrifikland. Ça donne encore des planches incroyables, comme celle de la page 22. Même si le Donjon laisse d’habitude assez peu de place à la narration sans texte, Nesme a de la place pour une nouvelle fois montrer l’étendue de son talent. Le scénar se déroule, toujours très efficace, et le lecteur se régale à voir le pauvre Herbert s’engluer tout seul dans les problèmes qu’il a lui-même créés. Il est maladroit, manipulé, naïf, il a tous les défauts du parfait antihéros et l’attelage qu’il forme avec Marvin est parfait. On n’est jamais déçu par un Donjon Parade, et celui-ci gagne en intérêt grâce à la fraîcheur apportée par Alexis Nesme, qui donne une deuxième vie à la série, un visuel poétique et épique qu’apportait aussi Blain dans les premiers Potrons-Minet, dans un style différent. Forcément à suivre…