L'histoire :
Grogro, le monstre verdâtre, pelucheux et amateur de « tilapins » cache un lourd secret : il appartient à la redoutable race des Péléens. C’est porteurs de cette information, que trois émissaires du peuple Hyperménoréen s’infiltrent dans le donjon, avec la ferme intention d’« emprunter » temporairement Grogro au Gardien. La requête est acceptée d’autant plus facilement que ces hyperménoréens semblent capables d’anéantir facilement n’importe quel monstre… sauf justement Grogro. Prudent, le Gardien envoie Marvin suivre Herbert, qui lui-même est chargé de suivre les traces de Grogro. Si dans un premier temps, les hyperménoréens semblent seulement désireux d’apprendre les techniques de combat de Grogro (« chi quelq’un m’embête, che le tape »), leur plan est beaucoup plus sinistre : ils vont tenter de déjouer une ancienne prophétie annonçant que leur peuple serait détruit par les péléens. Ils espèrent utiliser Grogro pour trouver puis anéantir les péléens et renverser ainsi la prophétie à leur profit. Seul Herbert semble pouvoir empêcher la réussite de ce plan d’extermination...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Donjon Parade, c’est depuis le début une « dream team » de la bande dessinée humoristique, au sein de laquelle Manu Larcenet, Lewis Trondheim et Joann Sfar s’associent pour écrire les récits les plus drôles de l’univers de Donjon. Le principal défaut de ce Technique Grogro est en fait de ressembler beaucoup à un autre album de cet univers, Ramdam chez les brasseurs (Donjon Monster n°6, dessin de Yoann), qui avait lui aussi pour personnage principal l’énorme monstre stupide et pelucheux. Cette similitude est renforcée par la quasi absence de Marvin et d’Herbert dans cet épisode. Du coup, certains gags tendent à se répètent un peu, en particulier ceux reposant sur le comportement horrifico-attachant de Grogro. Le bon côté de cette similitude est que Ramdam chez les brasseurs était un des Donjons les plus réussis, ce qui rend la comparaison plutôt flatteuse, au final. Côté dessin, Larcenet maîtrise toujours aussi bien son minimalisme très expressif, qui rend certaines petites séquences muettes absolument parfaites, mais semble expédier un peu les moments plus épiques de la série. Pas le meilleur Donjon, donc, mais vu les standards particulièrement élevés de la série, Mission Grogro reste un album très agréable à lire.