L'histoire :
En Chine au Xe siècle, l’émissaire Woo Ping, envoyé par l’empereur Song, se présente au monastère de Shaolin entouré d’une poignée de gardes impériaux. Dans sa très grande sagesse, l’empereur veut rétablir la paix dans le pays, et demande à maître Lo qu’il lui « prête » en guise d’ambassadeurs, des moines. Ces derniers sont en effet respectés pour leur sagesse et craints pour leurs compétences au combat. Maître Lo a tôt fait de sélectionner Leï Li, Peng et Xiao, trois jeunes moines complémentaires et inséparables, arrivés au terme de leur formation. Néanmoins, pour sortir du monastère, ils doivent auparavant passer deux dernières épreuves. Tout d’abord, il leur faut s’emparer d’un bête caillou dans la main ouverte de maître Lo. Ils s’en affranchissent tous trois, de manière bien différente… Puis, pour emprunter la porte de sortie, ils doivent tour à tour déplacer un chaudron empli de braises. Or, le chaudron étant gravé de chaque côté d’un dragon et d’un tigre, ils se retrouvent marqués de ces symboles au fer rouge sur chaque bras (sauf Xiao qui a mal placé ses bras…). Après une première marche, ils se présentent à l’empereur, qui leur confie une mission. Il s’agit de soumettre à l’autorité impériale le rebelle gouverneur Pao, qui règne en despote sur sa province…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Eh oui, entre deux opus de l’extraordinaire De cape et de crocs, le dessinateur Jean-Luc Masbou scénarise également ! A peine terminés les 3 tomes de L’ombre de l’échafaud (avec David Cerqueira au dessin), le revoilà déjà avec ce nouvel Empire céleste, série d’aventures historiques et humoristiques dans la Chine du Xe siècle. Après lecture, cette mise en bouche montre de nombreux atouts. Primo, ce Dragon et tigre (évidement, « Titre et dragon », c’était déjà pris…) présente un univers faste et enchanteur, un ton comique mais aussi très respectueux de l’univers médiéval asiatique, et un trio de héros attachants. Secundo, ce premier tome met en scène une histoire complète, une première mission fraîche et divertissante. Tertio, il nous permet de faire connaissance avec un nouveau dessinateur d’origine vietnamienne, Minh Than, qui livre pour son premier album, un travail graphique épatant. Le niveau de détail de ses cases est parfois poussé très loin, à l’instar de la première case de la page 20… A tel point que le scénariste s’en amuse, en faisant mariner le suspens à la dernière case de la page 19. Aux superbes paysages, alternent des temples, des vues générales animées, des séquences de combat habilement découpées/dynamisées… Une mention spéciale est également à porter au crédit de Thierry Leprévost, pour la colorisation à la mesure de ce décorum légèrement onirique. A découvrir !