L'histoire :
Kek aide des copains à déménager. Au moment de descendre la machine à laver le linge, en passant par l’escalier étroit, raide et plein de virages, tous les potes ont bizarrement un truc à faire. C’est évidement Kek qui s’y colle, et évidemment, c’est lui qui se retrouve dessous… avec le nez qui le chatouille subitement !
Plus tard, Kek change le drap-house du plumard. Mais à chaque fois qu’il enfile un coin, il y a un autre coin qui saute.
Plus tard, il doit sortir la poubelle, donc la fermer avec cette ficelle en plastoc de merde, qui ne tient rien du tout. A tous les coups, le type qui a inventé ce système, a fait exprès.
Quand Kek prend l’escalator, il se demande pourquoi la rampe sur laquelle il était trop content de pouvoir s’appuyer ne va pas à la même vitesse que lui.
Quand Kek fait pipi debout en faisant bien attention de viser le trou, c’est forcément à ce moment-là qu’un éternuement puissant survient.
Quand Kek prend soin de bien viser la quantité de papier-cadeau nécessaire pour son emballage, il se rend compte trop tard qu’il n’a pas le compas dans l’œil et qu’il a coupé trop juste…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Des « petits moments chiants », en fait, on en vit des dizaines chaque jour. Il fallait bien l’auteur Kek pour avoir l’idée de les répertorier et de les lister au sein d’une « encyclopédie » qui semble pouvoir s’étendre à l’infini. Ça va de la fermeture éclair qui n’enclenche pas sa moitié (voir en couverture), à la photo qu’on veut prendre avec son smartphone, avant de se rendre compte en l’allumant qu’il est en mode selfie, caméra tournée vers soi. Car oui, un vrai petit moment chiant, n’est pas forcément un petit moment grave. C’est juste une broutille, anodine, sans intérêt, la plupart du temps sans conséquence, qui se distingue donc des VDM (vie de merde) déclinés au sein de leur propre série BD. Et c’est là toute la difficulté de l’exercice maîtrisé par Kek, de souligner ces petits moments sans en faire trop, rapidement, mais avec l’angle caustique qui rend la situation hilarante. La réaction du lecteur est souvent la même : il a déjà vécu ça et ça le fait sardoniquement marrer que sa vengeance passe par la capture séquentielle de ce moment. « Ha ha, tu fais moins le malin, maintenant qu’on t’a dévoilé, petit moment chiant ! » Les « gags » comme il faut bien les appeler, s’enchainent ici sans transition, souvent très courts, en 1 à 7 cases. Le dessin stylisé en noir, blanc et niveaux de gris, correspond à merveille à la veine comique.