L'histoire :
A l’extrémité du cosmos, aux abords de la terrible « tempête d’éther », également appelée « la dévoreuse de mondes »… Une étrange météorite croise aux abords de la planète Sio, habitée par quelques millions de colons humains, et déverse une pluie de « diakres » (sortes de suppositoires géants). Une fois fichés dans le sol de Sio, des tentacules sortent de ces redoutables nefs organiques et s’attaquent violemment aux espèces proches. A quelques lieues, se trouve le village troglodyte de deux adolescents, Édian et Gamih, et de leur mentor Edraar. Tous 3 s’inquiètent de la santé de leur prophétesse, qui se meurt malgré les regains de vitalité apportés par Gamih. Car la gamine dispose de facultés extrêmement précieuses, bien qu’elles lui soient interdites : elle se sert de l’éther comme d’une formidable source d’énergie, par exemple pour ressusciter les âmes… Or, ce jour-là, Gamih et Edraar interviennent juste à temps pour tuer un pachyr enragé fonçant tout droit vers le village. Sur la dépouille du pachyderme, Edraar reconnait des stigmates, annonciateurs de l’agonie de la planète toute entière : c’est la lèpre-rouille…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au générique de ce nouvel Ether à la croisé des genres heroïc-fantasy et science-fiction, on retrouve le trio d’artistes déjà responsable des Chroniques de Magon (à cela près que Diane Brants colore ici à la place de sa frangine Elsa). Correctement rythmé, le récit en lui-même est une resucée des schémas narratifs qui pullulent dans la collection Terre de légende du même éditeur ou dans le vaste catalogue d’heroïc-fantasy Soleil. Ici, une héroïne qui n’écoute pas ce qu’on lui dit se trouve (comme par hasard) investie d’un pouvoir incommensurable (pile poil) au moment où tout part à vau-l’eau. Dans les tomes à venir, parions qu’elle va prendre son destin en main, que son intrépidité et son insubordination permettront de sauver la planète, ce qui passera certainement par le sacrifice d’un de ses amis et moult péripéties explosives. L’originalité n’est donc pas au rendez-vous, mais ce premier tome est néanmoins riche en rebondissements et visuellement fort agréable à suivre. Le dessin de Guillaume Lapeyre, standard mais peaufiné (waoh le vaisseau p.46 !), demeure le meilleur atout, avec ses influences orientales, mangas, indiennes, antiques, futuristes et « fantasystes »… La colorisation léchée de Diane Brants emprunte un nuancier original, logiquement « éthéré », avec des associations parfois surprenantes (mauve/pourpre !). Les amateurs ne s’ennuieront guère, tandis que les fans de second degré ironiseront sur les sentences emphatiques du genre : « L’éther est le souffle qui recouvre et modèle la réalité universelle ». Capicce ?