L'histoire :
La jeune Suzy, pilote astronaute pour l’ONU, n’a encore jamais eu de véritable mission. Et pour cause, malgré ses compétences, son léger syndrome autistique la rend légèrement asociale… Elle vit dans l’appartement de sa sœur, avec son minable beau-frère, où les soirées passent en regardant la télé. C’est là qu’elle apprend que le contact radio a été mystérieusement interrompu avec la station implantée sur Europa, l’une des lunes de Jupiter. Dans la foulée, elle est convoquée par téléphone par un colonel pour être pilote d’un vol interplanétaire chargé d’aller enquêter sur place. Dès le lendemain, elle passe directement de l’entretien préalable au brief d’équipe. En compagnie des quatre autres membres d’équipage qui feront partie de la mission de secours de l’ONU, on l’informe de ce qui l’attend. Un gros porteur russe part dans neuf jours vers Jupiter, sur lequel sera attachée leur navette. Elle a donc une semaine d’entrainement intensif qui l’attend, et n’a même pas le temps de repasser par chez sa sœur pour réunir ses affaires. Puis on l’informe de la situation sur Europa. Un seul colon a survécu à la terrible chute de leur rover dans un ravin. Puis une première équipe de secours a été envoyée, mais des pannes de communication n’ont laissé entrevoir que des bribes confuses d’une situation incompréhensible. Des membres enlevés par d’autres, des indications de sabotage, des cadavres ensanglantés, et un message énigmatique : « Je suis sûr d’avoir vu ces deux types sortir de l’eau et aller vers… »
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ah ah ah, le duo Léo-Rodolphe a encore frappé, avec la mise en place d’une intrigue de science-fiction parfaitement accrocheuse ! Pour pitch de départ, digne d’une bonne saga horrifique dans l’espace (Alien 2, par exemple), une mission part au secours d’une autre mission de secours, dont on n’a plus de nouvelles. Ou plutôt, dont les informations parcellaires et énigmatiques parvenues sur Terre présagent d’une situation catastrophique et incompréhensible. Dans le rôle de l’héroïne, le duo de scénaristes utilise une fois de plus une jeune femme, certes moins sexy et attachante que Kim Keller ou Kathy Austin, par exemple. En effet, Suzy Saint-Loup souffre d’un syndrome autistique qui réduit ses interactions avec les autres au strict nécessaire. En contrepartie, elle a une tendance à la franchise extrême, ce qui promet des réparties cinglantes tout au long de la série. Ce premier opus plante le contexte, présente les personnages – qui ne s’entendent pas ! – et les emmène déjà relever des indices étranges sur la station d’Europa. On vous laissera apprécier les décors galactiques vraisemblables, variés et féeriques de Zoran Janjetov, qu’il s’agisse des coursives des vaisseaux, des vues stellaires, ou de cet étonnant rivage sous-glaciaire, à 200 mètres de profondeur sur cette lune lointaine. Cette nouvelle saga se situe dans la foulée de Centaurus, dans le sens où elle se base sur la même époque futuriste de colonisation spatiale. Mais elle peut se lire indépendamment par les néophytes. Enfin, évidemment, ce premier tome se termine par un cliffhanger redoutable…
