L'histoire :
Le tournage du premier film de Joann Sfar, Gainsbourg (vie héroïque), vient à peine de se terminer, que de nouvelles étapes se profilent déjà. Son ami Mathieu Sapin, qui durant plusieurs mois a réalisé un journal dessiné sur le tournage, poursuit lui aussi l’expérience. Il découvre ainsi que le film est loin d'être prêt. Il retrouve Joann au festival de Cannes et assiste à un montage un peu particulier du film : le « promo real », visant à faire tenir en une dizaine de minutes l'intégralité du long métrage, dans le but de le proposer aux acheteurs étrangers. Le dessinateur confirme également qu'il y a plein de choses à retenir de Cannes, comme notamment les nombreuses soirées organisées ça et là… et il vaut mieux connaître du monde pour pouvoir y entrer. Puis en rentrant de Cannes, Mathieu reçoit un mail l'avertissant du décès d'une des actrices, Lucy Gordon. Après ce début de promo, commence alors la phase de post production…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis quelques années, les auteurs de 9e art sont pris d'une folle envie de passer derrière la caméra du 7e art. L'expérience a attiré quelques noms prestigieux (comme Jodorowski), les réussites n'ont pas toujours été au rendez-vous, pour diverses raisons. En s'attaquant de façon très personnelle à la vie du chanteur Serge Gainsbourg, Joann Sfar s'est lui aussi lancé dans cet exercice. Afin de raconter chacun des faits du tournage, il a chargé son ami et collègue de BD Mathieu Sapin de l'illustrer à chaque instant. Sorti simultanément à la sortie en salles du film, le Feuille de chou (journal d'un tournage) s’était montré intéressant et didactique, dévoilant les coulisses et la façon dont on tourne un film. Pour compléter ce premier recueil savoureux, Sapin couvre désormais l’« après tournage ». Celui-ci s'attache à la dernière phase, où l'on retrouve pêle-mêle la promotion, la post-production, la presse, les journalistes… Toujours aussi intéressant, le créateur de Super Murgeman réussit, par le biais de discussions ou de remarques, à mettre en lumière des étapes pas forcément très connus des amateurs, et qui pourtant permettent d'obtenir un film de qualité. Avec des dessins jetés et inspirés, le dessinateur réussit à rendre digeste la folie créatrice, pour la rendre accessible. Moins volumineux (141 pages, contre plus de 350 pour le premier), ce second Feuille de chou complète merveilleusement le précédent à l’intention des fans du film ou des simples amateurs de cinéma. C'est presque avec la voix de Gainsbarre que l'on achève la lecture de cette expérience originale et intéressante : je suis venu te dire que je m'en vais…
