L'histoire :
Dans la cité lacustre oubliée d’Oxoûen-pôle, le prince Sa’Bbal fignole son plan pour s’emparer des Trois Grandes Terres. Chef des barbares Nek-Amas, il s’est allié à un peuple de « Peaux d’écailles » répugnants et à la flotte des « Princes Félons » pour renverser le pouvoir détenu par une guilde de marchands appelée la Feder Compagnie. L’enjeu du conflit est le contrôle de la « liqueur d’existence », capable de remédier à l’extinction des précieux « enfants-rêves », des créatures pacifiques, muettes et aquatiques. Pour contrer ses ennemis, la Feder compte essentiellement sur trois personnes douées du pouvoir de « happer », c'est-à-dire de ressentir les évènements et les pensées d’autrui. Ce sont Finkel le marin-lige, son ami le happeur Berith et Esta, fille naturelle de Berith et fille adoptive de Finkel . Mais Esta a été capturée par Sa’Bbal qui en a fait une concubine étrangement compatissante. Finkel et Berith sont également retenus prisonniers par les barbares dans les bas fonds de la cité lacustre. Toutefois, Berith parvient à sonder l’esprit d’Esta à distance et comprend la manœuvre qu’elle cherche à accomplir en s’offrant à Sa’Bbal. Cela s’appelle la Vorum Häwein, un terrible rituel de happeur capable de les entraîner tous deux hors du temps, tels des fantômes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après 3 ans d’attente, Didier Convard et Christian Gine nous livrent enfin la suite de la saga Finkel. Tandis que les néophytes se verront obligés de commencer par le premier tome, les fans apprécieront de se replonger dans les épisodes précédents. En effet, il est bien difficile d’aborder à la volée le monde de Finkel, particulièrement complexe mais vraiment réjouissant. Cet épisode se fait à la fois plus confiné et plus grave que les précédents. L’intrigue repose sur la « passe » réalisée par Esta pour piéger Sa’Bbal, une sorte d’envoûtement bien difficile à représenter graphiquement. Avec talent, Convard alterne les visions de Berith pour éclaircir le tout, les scènes d’actions à l’intérieur de la cité et les atermoiements autour de la grande bataille à venir. Gine, au dessin, prouve une nouvelle fois sa parfaite maîtrise du rythme et des cadrages. Seule la colorisation de Rita est parfois dérangeante, de par son utilisation d’aplats très vifs (le vert des monstres marins, le rouge des tankers…). Enfin le fameux rituel de Vorum Häwein nous plonge durant 3 planches dans une colorisation psychédélique audacieuse. Bref, le récit progresse, les rebondissements nous font vibrer, le dénouement se met en place… Finkel est vraiment une grande série fantastique.
