L'histoire :
Diego Rivera est un homme actif, au Mexique, doublé d'un peintre célèbre. Malheureusement, il est en plein dilemme car certains de ses amis veulent toujours pêcher du hareng, leurs revenus principaux, mais l'Union Soviétique menace de couper tout lien commercial. En effet, Staline n'apprécie pas que le Mexique accorde le statut de réfugié politique à Léon Trotski. Diego part donc demander de l'aide au président du Mexique, Cardenas. Les deux hommes se connaissent bien. Cardenas accepte le droit d'asile à Trotski, à condition que le Russe ne s'immisce pas dans les affaires politiques du pays. Diego se charge donc de l'accueillir et de l'héberger chez lui avec sa femme, la belle Frida Kahlo...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Frida Kahlo est une peintre mexicaine célèbre pour ses toiles d’art brut, qui magnifient la douleur du corps et de l’âme. Beaucoup de portraits ont été faits d'elle, mais la bande dessinée n’avait pas encore traité cette personnalité envoûtante. Jean-Luc Cornette, touche-à-tout dans le 9ème art, raconte ici l’histoire de Frida des années 30 jusqu’aux années 40, insistant sur sa rencontre avec Léon Trostki. Il faut dire que l’artiste mexicaine a côtoyé de nombreuses personnalités de l’époque, dont le célèbre révolutionnaire russe. C’est ainsi toute une galerie de portraits qui se dessine dans cet opus, au grès des rencontres de Frida et de son bouillonnant mari, Diego Rivera. On croise ainsi la pulpeuse Paulette Godard, la femme de Chaplin, l’espiègle Picasso, l’intellectuel André Breton ou encore l’excentrique Marcel Duchamp. On pouvait s’attendre à découvrir l’art de Frida Kahlo... mais Cornette préfère s’attarder sur la personnalité de l’artiste et sur ses nombreuses rencontres. Couple tumultueux, Diego et Frida ne cessent de clamer leur liberté et se trompent sans arrêt avec leurs assistants, journalistes ou amis. Frida entretiendra également une aventure passionnée avec Trostki. De façon très crue, l’album ne nous cache rien et dévoile toutes les aventures de Frida. Le sexe règne en maître et les dialogues sont d’une crudité étonnante. Frida fume, jure et baise sans retenue, proclamant haut et fort sa liberté et son goût de la vie. Cornette raconte aussi les blessures de la peintre et les souffrances liées à son corps estropié. Malheureusement, l’art est vraiment mis au second plan et on n’a aucun parallèle entre la vie de Frida et ses tableaux, mis à part quelques allusions rapides à quelques une de ses œuvres. Trostki lui vole presque la vedette. On parle beaucoup plus de politique et de communisme que de peinture et d’art. La biographie de cette femme moderne reste toutefois bien menée, Cornette enchaînant les épisodes croustillants et savoureux. Flore Balthazar a la lourde tâche de dessiner cette artiste au sang chaud. Les portraits des différentes personnalités de l’époque sont plutôt bien réalisés avec un dessin ciselé. Les couleurs sont très vives et rappellent le folklore mexicain. Il reste pourtant très loin du style violent et dérangeant de Frida Kahlo. Une biographie instructive sur la vie d’une peintre étonnante et un portrait de vie qui oublie peut-être de parler de l’essentiel : l’art de Frida.