L'histoire :
A la fin de la guerre de sécession, le capitaine yankee Lopeman est embauché pour surveiller la construction d’un pont pour le « Sante Fee Trail », au dessus de la rivière Kansas. Sur place, alors que le pont est en pleine construction, il ne faillit pas à sa réputation d’officier efficace et part seul en mission de reconnaissance. Il prend alors la mesure des tensions locales. Clairement opposés à la construction du pont, certains habitants de la proche bourgade d’Ashland sont en effet bien décidés à le faire sauter. Lopeman se retrouve même assiégé par la population dans le bureau du shérif. Or, il retrouve deux vieilles connaissances dans les geôles : Nathanaël Cooper et Shannon Granger. Le couple ne porte pas franchement Lopeman dans son cœur, car il a tué la mère de Shannon et fait emprisonner son frère. Mais le capitaine n’a guère d’issue : contre une promesse de libération, il s’allie avec eux. Après s’être sorti de ce guet-apens, il apprend la raison de la contestation ambiante : l’initiateur du projet, le gouverneur Atchinson, a une revanche personnelle à prendre envers les habitants d’Ashland. Pour étancher sa soif de vengeance, il a donc fait détourner la ligne de chemin de fer, afin que cette dernière passe à distance de la ville, qui perdrait dès lors toute attractivité. Or le respect du tracé « naturel » se révèlerait bien moins onéreux pour les finances publiques, notamment en évitant l’édification d’un ouvrage aussi démesuré que ce pont…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce quatrième épisode met non seulement fin au deuxième cycle de Gibier de Potence, mais également à la série entière. Au terme du 3e opus, les auteurs nous avaient abandonnés en proie à un suspens insoutenable. Les choses repartent donc logiquement dans le bureau du shérif assiégé. Ensuite, sans temps mort, les scénaristes François Capuron (également responsable éditorial chez Delcourt) et Fred Duval s’emploient à délivrer les clés de leur intrigue, sur un rythme endiablé. L’un des aspects les plus intéressants de la série est qu’il n’y a ni méchant ni gentil, ni héros ni second-couteau : tous sont de fieffés gredins, tous tiennent le premier rôle tour à tour, et bien malin celui qui saura deviner le prochain à rester sur le carreau. Le personnage de Lopeman tient néanmoins une place centrale dans ce second cycle. Petit bémol sur les toutes dernières planches, qui se déroulent sur un faux rythme (Lopeman aurait-il un problème avec les poissons ?), un peu expédiées avant de se conclure par un épilogue à la manière de « x temps plus tard, que sont-ils devenus ? ». Le dessin de Fabrice Jarzaguet est néanmoins toujours de très bonne facture, parfaitement adapté au western, et agrémenté cette fois des couleurs de Scarlett, doctoresse es colorisation informatique.