L'histoire :
Pekko est totalement accro à un célèbre jeu vidéo sur smartphone : Angry Birds. A tel point, qu’il ne considère plus sa vie que sous le prisme des fonctionnalités et des objectifs du jeu. Il bloque parfois pendant des semaines sur un même niveau et s’énerve lorsqu’un quidam lui offre la solution simplissime. Ses amis s’inquiètent : il ferait mieux de passer un quart du temps qu’il joue à Angry Birds à chercher un travail, puis un autre quart à s’alimenter sainement, et enfin un dernier quart à se laver ! Et puis soudain, une nouvelle providentielle tombe : ils embauchent chez Rovio, la société éditrice d’Angry birds ! Pekko part sur les chapeaux de roues. Il essaie de s’envoler pour aller plus vite, comme dans le jeu… mais ça ne marche pas. Chez Rovio, il est accueilli par une jolie jeune femme qui le conduit jusque dans la salle d’attente où s’entassent les candidats pour le poste. Au passage, il fait ainsi une petite visite des différents départements de l’éditeur. Dans la salle d’attente, évidemment, tout le monde joue à Angry Birds. Pekko sent que la concurrence est rude. Il devient aussi vert qu’un bad piggie et se retrouve donc aussitôt engagé ! Hélas, ce n’est pas pour jouer à longueur de journée, mais pour porter et stocker des cartons de T-shirts dans les entrepots…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Certains jeux vidéo sont de véritables phénomènes de société, capables de monopoliser des plages ludiques extrêmement chronophages chez les pratiquants, et d’inquiéter leur entourage. Les plus vieux se souviennent peut-être d’avoir vibré sur Pong, PacMan, Tétris, Super Mario ou Doom… Aujourd’hui, les stars se jouent en mobilité et se nomment Candy Crush, Pokemon Go ou Angry Birds. C’est ce dernier qui a sans doute partiellement phagocyté la vie d’Hugo Piette et de Lewis Trondheim, au point de les inciter à faire cet épais livre de strips au format ultra horizontal. Ici, tous les gags sont liés à la pratique à outrance d’Angry Birds chez un jeune homme barbu à bonnet bleu, au point de lui déformer le sens de la réalité et des responsabilités. Néanmoins, porté par le dessin stylisé de Piette, le ton est celui de l’humour social léger et bienveillant. Notre héros accro au jeu va donc bénéficier du « syndrome Forrest Gump » : la chance sourit aux innocents jusqu’au-boutistes. Ainsi, en fil rouge de la centaine de gags produite, notre birds-dépendant trouve le moyen de joindre l’utile à l’agréable en se faisant recruter et en faisant carrière chez Rovio, la société éditrice du célèbre jeu. Signalons au passage que celle-ci ne semble pas co-éditrice de l’album avec Delcourt. Le sens de l’humour et de la réplique de Trondheim ne sont plus à prouver… Ce recueil se montre ainsi parfaitement délassant et rigolo. Il utilise des ressorts comiques variés et renouvelés, sans susciter de lassitude. Il amusera au-delà du cercle des amateurs de ce jeu qui réussiront à lâcher leur smartphone quelques minutes.