L'histoire :
Bran et Lynette, qui rivalisent de beauté, sont sur le point de se marier. Tandis que Lynette s’affaire à la fabrication des parures et des vêtements qu’elle portera pour l’événement, Bran lui a fait une surprise : il a fabriqué seul un magnifique lit qu’il compte bien étrenner lors de leur nuit de noces. L’idée fait déjà rougir Lynette. Pour autant, il faudra patienter car l’heure du mariage est repoussée. En outre, il faut qu’ait d’abord lieu la cérémonie des lanternes. En attendant, les deux amoureux organisent un pique-nique qui est l’occasion de tester les capacités culinaires de Lynette, mais surtout de célébrer l’échange du premier baiser. Interrompue par la pluie, cette belle journée se conclut à l’abri d’une grotte. Cette dernière nommée « la grotte bleue » est d’ailleurs tristement célèbre : certains disent que des gens y disparaissent. Pourtant l’endroit est magnifique et Lynette ne peut s’empêcher de profiter de l’orage pour l’explorer. Malheureusement, bientôt, nos deux fiancés ont tout l’air d’être complètement perdus…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
De la chouette (d’où le titre), du dragon revanchard, des oiseaux en cage, des amoureux, de la sorcière énervante et des kilos de magie… Aurore livre avec Harfang une adaptation libre d’un conte de Grimm (Jorinde et Joringel, retranscrit en fin d’ouvrage) à la sauce manga jeunesse avec une pointouille d’heroïc-fantasy. Pour le récit, le scénario colle assez fidèlement à la composition originelle en en reprenant le fil conducteur : deux amoureux voient leur projet d’union remis en question par le stratagème d’une sorcière qui transforme la jeune fille en oiseau et l’enferme dans une cage (histoire de lui pomper toute l’énergie de sa belle jeunesse). A cette trame, Aurore superpose un décorum d’inspiration asiatique et un complément scénaristique du genre « pacte avec un démon » pour épaissir un récit original plutôt maigrelet. Néanmoins il faut reconnaître qu’à moins d’effleurer la douzaine et de s’être particulièrement amouraché des ressorts lacrymaux du manga shôjo, l’ensemble manque cruellement d’intérêt. L’histoire s’avale d’ailleurs en très peu de temps malgré ses 128 pages et l’on n’est jamais surpris par les entrelacs d’une histoire très largement convenue. Reste la séduction de cette romance avec gentils, courageux, beaux protagonistes et les atouts de la mécanique du conte pour satisfaire une large partie du public-cible. Idem pour le dessin qui se veut respectueux des intentions de l’auteur en s’adaptant au tempo du format et de la narration manga, tout en conservant une incroyable élégance. A confier donc en priorité aux amatrices (teurs) de ce genre sucré avec pointe de frisson.