L'histoire :
1867. Églantine s’est barricadée dans le repaire du célèbre Fantôme de Paris. Ce bureau représente à la fois sa prison et son refuge vis à vis de la garde rapprochée du Fantôme, qui cherche par tous les moyens d’y rentrer. C’est pourtant sur les indications du Fantôme qu’Églantine a réussi à s’y introduire, pour découvrir un journal intime laissé à son attention. Elle prend alors soigneusement le temps de le lire et de comprendre l’histoire de ce personnage qui ne vieillit pas depuis sa découverte de la pierre philosophale. On y apprend comment le fantôme est devenu Arthur Blake, homme d’affaire new-yorkais, consacrant sa fortune à libérer les esclaves des Amériques. L’histoire débute en 1802, alors qu’Arthur Blake entamait ce qui devait être son dernier voyage en tant que négrier avec, à son bord, le roi Zoulou et son fils Mpandé, achetés à ses fournisseurs en Afrique. L’attaque surprise par une pieuvre géante commandée par le puissant sorcier nommé Sam Woburn provoqua le naufrage du navire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au cours de ce 2ème volet de ce cycle entamé avec Mélancolia, Fred Duval opte pour deux récits en parallèle : celle du passé d’Arthur Blake (1802) au travers de son journal intime lu par Eglantine ; et celle du présent d’Arthur Blake (1867) qui tente de soudoyer Lincoln pour lui allouer les services de Gavroche qui devra monter une opération pour libérer un vieil esclave emprisonné dans une plantation sous haute surveillance, tout en y dérobant un talisman enfermé dans un coffre fort. Le lecteur assidu de la série est déjà habitué à ce type d’approche (double histoire, journal intime, opération musclée, cassage de coffre, etc.). Aussi peut-il ressentir une certaine resucée de beaucoup d’éléments déjà vus, avec des décors et des personnages différents, au travers d’une nouvelle épopée à la frontière du fantastique. Bref, on est ici en territoire connu. Cependant, la dynamique fonctionne plutôt bien. On prend Beaucoup de plaisir à suivre cette histoire certainement plus accessible et plus fluide que bien des opus précédents. Fred Duval bonifie ainsi ses dosages au fil du temps. Quelques idées originales à la sauce steampunk jaillissent ça et là, ajoutant le piquant nécessaire pour en faire un album qui ne manque pas d’intérêts.