L'histoire :
Roissy. Une jeune femme et son amant arrivent avec leur chauffeur devant une demeure cossue. Quand la porte s’ouvre, ils sont accueillis par deux jeunes femmes à la poitrine dévêtue. Elles prennent en charge la jeune femme, la déshabillent, lui prodiguent un lavement, la menottent et lui bandent les yeux. La jeune femme qui n’oppose aucune résistance est alors emmenée dans un salon où l’attendent quatre hommes. Après quelques préliminaires, l’un d’eux lui explique qu’ils vont la fouetter et veulent l’entendre hurler.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans leur collection Erotix, les éditions Delcourt consacrent un album avec les titres phares de l’auteur italien Guido Crepax, décédé en 2003. Cet album reprend les deux albums d’Histoire d’O initialement publiés en 1975 et 1984, ainsi que La vénus à la fourrure sortie en 1985. A l’origine, Histoire d’O est le roman d’une femme, Pauline Réage (pseudo de Dominique Aury, née Anne Declos) qui a été publié en 1954. Simultanément à la version BD de 1975, le réalisateur d’Emmanuelle, Just Jaeckin, sortait sa version cinématographique qui connaîtra un succès international. Histoire d’O est le récit d’une jeune femme qui, par amour, va devenir une esclave sexuelle et se livrer au sado-masochisme et satisfaire tous les désirs de son amant. On entre rapidement dans le sujet (dans tous les sens du terme), avec des scènes très explicites et assez malaisantes pour les personnes à la sexualité classique (l’épisode avec un dogue allemand qui baise une des esclaves est pour le moins dérangeante). Si dans Histoire d’O, l’esclave est une femme, dans la Vénus à la fourrure, c’est un homme qui est soumis à une bourgeoise. L’écriture est froide et concise, le dessin de ces corps qui s’adonnent au plaisir se suffisant largement à lui seul. Graphiquement, c’est un peu daté, mais il faut reconnaître que les émotions qu’éprouvent les personnages sont retranscrites avec beaucoup de crédibilité et de réalisme.
