L'histoire :
Mercredi 10 février 1988. Qui a bien pu agresser sauvagement Gene Cassidy ? Le Sergent T.P. McLarney de la police de Baltimore mène l'enquête pour découvrir l'identité de l'agresseur du jeune policier qu'il a encadré dans le Western District. Il a été retrouvé inanimé, le 22 octobre, au coin de Appleton et Mosher. Son visage n'était qu'une plaie à vif. A l'hôpital, ses chances de survie sont considérées comme infimes. La balle a pénétré par la joue gauche, sectionné le nerf optique de l'œil droit et perforé le front. La deuxième balle a pulvérisé l'œil gauche, avant de se loger dans le cerveau. La police de Baltimore est touchée en plein cœur et procède à des interpellations dans le quartier. Sur la base d'un tuyau anonyme, ils mettent la main sur un jeune garçon de 16 ans. Après plusieurs heures d'interrogatoire, il finit par leur donner deux noms : Anthony T. Owens, un trafiquant de rue âgé de 18 ans (le tireur selon lui) et Butchie, 24 ans (présenta au moment des tirs). Owens est rapidement arrêté. Mais le dossier d'accusation est brinquebalant : pas de mobile, pas d'arme, pas de preuves matérielles. Il faut faire vite, le procès approche à grands pas...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On ne change pas une équipe qui gagne. Pour ce 3ème épisode, Homicide ne fait pas infraction au règlement et s'inscrit dans la veine de la série. Philippe Squarzoni poursuit son adaptation du récit documentaire Homicide, A year on the killing streets, signé David Simon, le créateur de la série TV The Wire. L'exploration des arcanes de la Police locale continue avec des affaires qui s'enchaînent les unes après les autres, dans un Baltimore de la fin des années 80 qui figure parmi les dix villes les plus meurtrières des États-Unis. Drogue et meurtres sont au menu. Comme dans un bon vieux Columbo, le plus important n'est pas ici la résolution des enquêtes, mais la dimension psychologique qui les entoure, dans des scènes d'interrogatoires dignes de NYPD Blues ou New York Unité Spéciale. Visuellement, l'atmosphère graphique réalisée par Squarzoni est particulièrement prenante, avec un encrage épais et 50 nuances de gris et de kaki, oscillant vers le rouge ou le bleu par petites touches (le sang, la bannière étoilée). Homicide prend aux tripes. Les fans d'intrigues policières seront une nouvelle fois comblés.