L'histoire :
Le mythique croquemitaine, de son vrai nom Humphrey Dumbar, se complait à terroriser les enfants, la nuit, dans leur sommeil. Il court les ruelles, un sourire sardonique aux lèvres, se glisse sous un lit par ici, mordille un orteil par là et se délecte de leurs cris d’effroi et de leur angoisse. L’un de ses terrains de terreur favoris se trouve être, bien entendu, l’orphelinat de Miss Doloby. Toute cette chair fraîche alignée… miaam ! Une nuit, il s’adonne à ce croquage collectif jubilatoire, lorsqu’un petit garçon, Jimmy, se révolte. Absolument pas effrayé par le croquemitaine, Jimmy se glisse dans le chaudron qu’il trimballe toujours avec lui, en catimini. A la fin de sa tournée, Humphrey Dumbar va se saouler dans un pub, comme à l’accoutumée. Il en ressort ivre, et rentre chez lui en dormant debout ! C’est alors que débute une averse : vite, le croquemitaine ne supporte pas l’eau, elle le ferait disparaître ! (et donc il ne se lave jhamais…). Sitôt rentré dans sa cahute délabrée, il s’installe devant un bon feu de cheminée et se repose. Cette pause permet à Jimmy de sortir du chaudron…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Emmanuel Civiello s’est rapidement fait connaître dans le 9e art en mettant sa patte magique au service de l’illustration tout aussi enchanteresse des mondes féeriques de Graine de folie et de Korrigans. Sa touche artistique est inimitable : ses planches en couleurs directes, réalisées à l’aide de toutes sortes de procédés ultra secrets (peintures, crayonnés, aérographes…) sont de véritables tableaux, d’un réalisme féerique époustouflant. Cette fois, il s’attaque au mythe du croquemitaine, avec un zest de truculence en sus. La tronche du ventripotent Humphrey Dumbar (en couverture) vaut le détour à elle seule, avec ses petites dents pointues espacées et ses sourcils à la pilosité improbable… On l’imaginerait presque issu d’un monde de Tim Burton. L’histoire, quand à elle, est relativement élémentaire. Le croquemitaine croque (par définition) les enfants pour les effrayer, jusqu’au jour où l’un d’entre eux se rebiffe et lui soumet une variante au job. Malgré un final un peu précipité, les enfants apprécieront assurément, tandis que les adultes se repaîtront de cet imaginaire chiadé et enluminé. A noter que Civiello s’est actuellement exilé en Chine où il prépare un album de contes chinois en BD…