L'histoire :
Le monde change et la technologie aussi. C’est ainsi qu’un docteur nommé Janusz Tardowski réussit un pari des plus difficiles en créant des fusions entre des espèces animalières et l’homme. De ces expériences sont nées des personnalités telles que San Ku Kai, un chimpanzé doté d’un cerveau humain et capable de manipuler les ondes ou encore Adèle, une femme à l’apparence d’un requin. La France est alors gouvernée par un Président de la République extrémiste et nationaliste. Celui-ci se rend à la base de Tardowski pour prendre les choses en main et tester la puissance de nouveaux soldats modifiés. Mais les cobayes savants ne sont pas manipulables par le pouvoir et ceux-ci décident de s’enfuir du centre. Ils partent vers Rouen au volant d’une ambulance dérobée, vers la ville où vivent d’autres réfugiés. Leur départ va leur faire constater que la vérité est loin d’être celle qu’on leur présente en permanence sur leur petit écran. La ville est déserte et ceinte par un gigantesque mur. De son côté, le Président décide d’éliminer les fuyards et leur envoie les troupes de l’armée et ses 4 supers soldats…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Délivrance est le dernier tome de la trilogie Idoles. Si le premier épisode posait des bases complexes autour d’une société mystérieuse, son successeur nous avait permis de mieux comprendre que le monde qui nous était dévoilé courrait à sa perte. Le dernier volet est la quintessence de toutes les idées du scénariste Mathieu Gabella (La licorne, James Boon 07). Ainsi, on assiste à une dénonciation terrible des dérives télévisuelles, du genre des shows de téléréalité. Le propos est également empreint de politique et du fait que la peur incite souvent à faire des choix peu judicieux. Sur cette narration subtile, le dessinateur Emem met parfaitement en scène des scènes spectaculaires, sur de jolis encrages réalistes, notamment aux pages 29 et 30. Les surhommes y jouent pour beaucoup de par leur taille tout bonnement gigantesque. Contrairement aux 2 premiers tomes, la colorisation n’est pas signée Lou, mais Emem lui-même. L’artiste utilise intelligemment la même palette chromatique, afin de conserver une unité entre les 3 tomes. Ce dernier tome d’Idoles confirme toute la qualité de cette série, trop peu connue, et tout le bien qu’on pense de ses auteurs, à suivre de près ! La trilogie figure désormais parmi les meilleurs récits d’anticipation, tant elle est effrayante et hélas réaliste sur bien des points.
