L'histoire :
François Villon joue dans des théâtres de province, subjugue les spectateurs pendant que ses compères les détroussent. Et la nuit, ils s’enfoncent dans les forêts pour fêter leurs larcins. Mais ce soir, ils décident de voler des oies dans la basse-cour de l’évêque de Meung-sur-Loire. La nuit est festive, mais au petit jour, Villon est réveillé par une patrouille qui recherche les voleurs. Il s’enfuit et trouve refuge dans une église. Celle de Thibault d’Aussigny, évêque de Meung, connu pour son intransigeance et sa cruauté. Il est torturé pendant des semaines. Un jour on lui apporte de quoi écrire. Alors il écrit, une supplique. La nuit, dans un demi délire, il discute avec Louis XI dont il rêve qu’il est descendu dans sa prison. Mais le lendemain, son geôlier vient le délivrer, à la demande du Roi de France nouvellement avenu. François, hagard, comme mort, retrouve la liberté et marche vers Paris. Il compose la ballade de merci. A Paris, il est recueilli par le chanoine qu’il a si souvent déçu, frère Guillaume.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le roman de Teulé était un OVNI, une merveille de barbarie et de poésie, la face crue et sale de l’immense poète que fut François Villon, élevé depuis longtemps au rang de patrimoine national. Mais voilà, l’adaptation est un art difficile, et si Luigi Critone avait réussi un excellent premier tome, son deuxième était beaucoup moins agréable, moins rythmé, plus narratif. Il était moins aimable, et on n’attendait plus vraiment la suite. Erreur. Car ce troisième et dernier tome, d’abord, est toujours magnifique. Ça n’a pas changé, le trait simple et clair de Critone est facile à suivre et ses aquarelles à la couleur donnent une légèreté, une douceur poétiques à son propos. Il s’octroie beaucoup de silences. C’est le signe d’une maîtrise, d’un affranchissement à l’œuvre adaptée. Critone prend son temps, insiste sur ce qu’il veut, et le plaisir de le lire, de le voir est retrouvé. Ses scènes de torture font mal, le lecteur est gêné avec Villon quand les amis de Dogis en font des caisses et le précipitent à nouveau dans les ennuis, alors qu’il ne cherche plus que la tranquillité… Bref, plus qu’un bon moment, on passe un beau moment.